CRITIQUE / Avec une voix cathédrale comme la sienne, Charles-Antoine Gosselin pourrait détourner n’importe quel refrain ennuyant de son triste sort. Mais il se trouve que l’auteur-compositeur écrit de somptueuses chansons, dans lesquelles résonne une connaissance intime des puissants pouvoirs du folk.
Il « préfère les voies parallèles, les sentiers que l’on chuchote, qu’aucune carte ne révèle, qui usent les bottes », confie l’Estrien d’origine dans Le temps qu’il me reste, une phrase résumant parfaitement le propos de ce deuxième disque, gonflé par le salutaire oxygène de la lenteur et de la contemplation. Après Bleu soleil, cité en 2018 dans la catégorie de l’Album folk de l’année au Gala de l’ADISQ, l’ancien chanteur de la formation Harvest Breed poursuit son humble mise en valeur du patrimoine folk et americana, à travers cette ode à l’invincible force du hasard.
Propulsée par un petit motif de guitare entêtant (gracieuseté du coréalisateur Guillaume Bourque), Je laisse la mer me guider se déploie ainsi doucement comme une sorte de chanson oubliée de Crosby, Stills & Nash, auquel se serait joint Sufjan Stevens.
Avec ses emprunts au country (La pluie, ta peine, l’amour, en duo avec Caroline Savoie), au folk de chambre (Le temps se lève) et au rock (Oublie), Charles-Antoine Gosselin arpente certes des sentiers très fréquentés, mais sait toujours garder ses distances de la banalité, grâce à des paroles sublimant les clichés (« l’imprévu est un rendez-vous avec l’essentiel ») et de riches arrangements faisant la part belle aux cuivres, à la clarinette basse et aux chœurs. Sa musique est un gospel, qui célébrerait non pas une foi en Dieu, mais plutôt en la vie.
Pour SuperFolk Morin-Heights, en collaboration avec SiriusXM Franco , notre invité, C-Antoine Gosselin , interprète "Le temps qu'il me reste", accompagné du Quatuor esca or Esca.
EXTRAIT MUSICALE ET BRÈVE
Les chants libres de Monique, Radio Canada, 13 novembre 2022
Extrait musicale à 17h11 et brève par François Lemay à 1h14:05.
L'auteur-compositeur-interprète Charles-Antoine Gosselin vient de lancer son second album, Un graffiti sur le mur du son.
"Les artistes disent qu'au deuxième, y'a une pression de faire mieux. La seule pression que je me suis mise sur ce disque-là, c'était d'avoir du fun", affirme le Sherbrookois d'origine. Dans ce nouvel opus, il explore des mélodies toujours folk-rock, émaillées de textures sonores mettant en vedette des cordes et des cuivres, dont le saxophone.
En résulte des ambiances vibrantes, bellement indolentes, et une poésie lucide et actuelle. Deux voix féminines se font aussi entendre, soit celle de Caroline Savoie sur la pièce La pluie, ta peine, l'amour, et la voix de la conjointe de Charles-Antoine Gosselin, l'autrice-compositrice-interprète Marie-Hélène Grand'Maison.
"Elle m'aide énormément au niveau des textes, de la direction artistique. [...] J'ai la chance d'avoir quelqu'un de très impartial, qui sait exactement ce que moi je suis capable de donner. Et si je ne le donne pas, elle me le dit", souligne-t-il.
Album enregistré à la maison
Charles-Antoine Gosselin est un multi-instrumentiste établi. Il était de la formation sherbrookoise Jake and the Leprauchauns, devenue en 2012 Harvest Breed. L'artiste a lancé en 2017 un premier album solo, Bleu Soleil, nommé à l'ADISQ 2018 pour album folk de l'année.
Son deuxième album a été en partie enregistré chez lui, afin que l'exercice soit le plus convivial possible. "Les gars venaient, on écoutait des tounes dans le salon, on essayait des affaires. [...] Je pense que c'est une expérience plus organique. On n'a pas la pression du temps. On pouvait essayer plein d'affaires!", ajoute Charles-Antoine Gosselin, très fier de son plus récent album.
«J'assume ma fierté. J'aurais eu de la misère à dire ça il y a quelques années, mais là, je suis sincèrement très fier du travail que j'ai fait, du chemin que j'ai fait pour me rendre là. Je suis très content surtout que ça sonne exactement comme je voulais.»
—Une citation de Charles-Antoine Gosselin, auteur-compositeur-interprète
Un lâcher-prise libérateur
Charles-Antoine l'admet, il était par le passé trop sévère envers lui-même, voire intransigeant dans le processus d'écriture de ses chansons. "Genre j'enlignais deux mots, et j'étais comme "ça n'a pas de bon sens, ce n'est pas bon"", affirme l'artiste, heureusement plus conciliant aujourd'hui.
«Pour ce disque-là, j'ai vraiment fait un exercice conscient de lâcher-prise. De vraiment me donner le droit à l'erreur, de me donner même le droit d'écrire les pires chansons de l'histoire! Ça m'a tellement soulagé de me permettre d'être dans la liberté totale.»
—Une citation de Charles-Antoine Gosselin, auteur-compositeur-interprète
ENTREVUE
Anik Moulin, Vivement le retour, Radio Canada, 2 novembre 2022
Des trucs pour affronter les doutes et oser une carrière solo, Charles-Antoine Gosselin en a développé plusieurs. Et pas des plus reposants, parfois. Des exemples? Déposer sa candidature au concours Les Francouvertes ou aux FrancoFolies... en sachant très bien qu’il n’avait pas assez de chansons en poche pour donner une prestation.
Cette façon de faire, de s’imposer ainsi des échéances pour ne pas avoir le choix d’écrire, a eu du bon : Bleu soleil (2017), l’opus 1 de l’ancien chanteur du groupe sherbrookois Harvest Breed, a reçu des critiques élogieuses et le musicien s’est retrouvé avec un agenda de presque 80 spectacles.
Mais pour son deuxième album, qu’il a coréalisé et à nouveau produit, Charles-Antoine a eu envie de créer un peu moins sous tension.
«Avec le recul, je trouve que ça n’a même pas de bon sens de m’être mis cette pression-là. Au fil du temps, j’ai affiné ma méthode de travail. Aujourd’hui, je suis plus dans le plaisir. En fait, cette fois-ci, j’ai créé des chansons juste pour créer des chansons. Je n’avais même pas comme objectif de faire d’album», résume celui qui vient de lancer Un graffiti sur le mur du son.
L’élément déclencheur de cette façon plus zen de composer et d’écrire, c’est la lecture de La guerre de l’art (The War of Art) de Stephen Pressfield. L’auteur américain y identifie toutes les barrières, souvent intérieures, qui empêchent les artistes, mais aussi entrepreneurs, athlètes, etc., de laisser libre cours à leur créativité.
«Il fait le tour de tout ce qui t’empêche de t’asseoir avec ton crayon, ou de poursuivre une fois que tu as commencé, résume-t-il. Par exemple, moi, j’étais un spécialiste de l’autocensure : j’écrivais une ligne et je la trouvais tout de suite mauvaise. Mais quand tu comprends que c’est un passage obligé, que ce sera toujours comme ça, tu apprends à vivre avec et à reconnaître la résistance quand elle arrive. Ça m’a vraiment réveillé. C’était ensuite beaucoup plus agréable de créer. Et je savais assez vite si j’avais entre les mains un simple exercice de style ou une chanson avec du potentiel pour un disque.»
La devise de tout respecter
En fait, on se rend compte, en découvrant les nouvelles chansons de Charles-Antoine, que, dans la lignée du précédent disque et du livre de Pressfield, on n’est encore jamais bien loin d’un discours rassurant à propos de toutes les incertitudes de la vie. Il est souvent question de lâcher prise, d’avoir confiance que le meilleur est à venir, de s’aventurer sans crainte sur des territoires inconnus et de sortir de sa zone de confort.
Par exemple, impossible de ne pas penser, en écoutant les paroles de la nouvelle chanson Je laisse la mer me guider — «l’imprévu est un rendez-vous avec l’essentiel» — à une autre de Bleu soleil, Les moments de dérive : «Les moments de dérive s’avèrent être les meilleurs.»
«Le plus drôle, c’est que, lorsque j’écrivais, je ne me rendais pas compte de la ressemblance des thèmes, raconte Charles-Antoine en riant. Ce sont les autres qui me le faisaient remarquer, la plupart du temps. Mais je n’avais pas envie de scraper une toune — surtout quand je la trouvais bonne! — juste parce que j’avais déjà parlé de ça. Ma devise, c’était de respecter tout ce qui venait.»
Pour celui qui a longtemps douté de sa place comme auteur-compositeur (le succès de Bleu soleil l’a conforté dans son choix) et avait tendance à voir souvent le verre à moitié vide, on soupçonnait presque, au début, une forme de thérapie par la création.
«La différence, c’est que, sur Bleu soleil, je m’adressais beaucoup à moi-même, par souci non pas de me convaincre (je suis assez convaincu de tout ça), mais de me le rappeler. Maintenant, j’ai davantage le sentiment de vouloir partager. J’ai l’impression que ce disque-là s’adresse plus aux autres, je suis moins dans ma tête.»
Attendre un petit train
On acquiesce lorsqu’on découvre notamment le texte de Petit train : «Je t’espère en secret / On s’est jamais vus / T’es une partie de nous / Qui n’a jamais vécu [...] / Ta mère à la maison / Ne sait pas où je suis.»
L’auditeur détectera assez vite une lettre à un enfant attendu mais qui n’arrive pas, et surtout, un propos très souvent tabou chez les hommes.
«Ça a été extrêmement difficile à écrire et à aborder pour moi. Cette chanson, c’est vraiment le plus loin que j’ai pu aller, le plus que j’étais capable de donner», confie-t-il à propos de ce sujet sensible qui l’émeut profondément.
Ce n’est pas non plus un thème facile qu’il aborde dans La pluie, ta peine, l’amour, un duo avec Caroline Savoie. «La pluie ne semble pas savoir / Quand les rues sont assez nettoyées / Quand c’est le temps de s’arrêter / De laisser sécher les trottoirs / Céder la place au soleil.»
«C’est un bel exemple de texte que j’ai failli jeter dès le début. Je trouvais ça trop simple, limite quétaine. Mais je me suis mis au défi d’aller jusqu’au bout et, aujourd’hui, je l’assume totalement. Je découvre qu’elle est plus profonde que je pensais.»
«J’ai beaucoup écouté l’album de Barry Gibbs et Barbra Streisand, Guilty. C’est un peu kitch mais tellement bon, et évidemment plein de duos. C’est là que je me suis dit qu’on n’en entendait plus souvent. J’ai pensé à Caroline en premier. On s’est connu au Festival de la chanson de Granby, on était là la même année. Mon frère est d’ailleurs son guitariste. Je savais non seulement qu’elle avait une méchante voix, mais que ça se ferait dans le plaisir.»
Charles-Antoine Gosselin lançait son nouvel album, plongé dans de profondes réflexions sur le « lâcher prise et la confiance que le meilleur est à venir ». Dans une ambiance folk traditionnelle, Un graffiti sur le mur du son propose une réflexion sur la réalité, l’avenir et sur le monde qui nous entoure.
« Avec cet album, je voulais porter mon regard en avant. Je regarde l’avenir avec le bagage que j’ai aujourd’hui. C’est l’idée que j’ai évolué, je suis rendu là, et maintenant, qu’est-ce qu’on fait avec ça ? », raconte-il au Journal.
Depuis 2015, Charles-Antoine vit de la musique. Il raconte en entrevue que celle-ci a d’ailleurs été présente dans sa vie dès son très jeune âge. « Mon père c’était un tripeux de musique, il chantait toujours ses tunes de cowboy ! Quand j’avais 6 ou 7 ans, j’étais convaincu que tous les pères jouaient de la guitare, que c’était normal. J’arrivais chez des amis et je me disais : »voyons, elle est où leur guitare ? » »
Charles-Antoine « assume sa couleur »
À 44 ans, Charles-Antoine, résident de Sainte-Anne-des-Lacs, regarde en arrière et réalise que l’acquisition de ce bagage n’a pas été chose simple. « Ça a été un défi pour moi d’assumer ma couleur. J’ai toujours voulu chanter en français. Ça m’a pris beaucoup de temps pour assumer ça, pour assumer mes chansons. J’avais peur de l’opinion des autres, surtout parce que j’étais très dur envers moi-même. J’avais peur d’avoir un autre Charles-Antoine Gosselin dans la salle qui me juge comme je me jugeais », lance-t-il avec humour.
Il avoue d’ailleurs ne pas toujours avoir fait de la musique pour les bonnes raisons. « Je le faisais surtout pour impressionner. Une fois que je me suis lancé et que j’ai commencé à faire de la musique pour moi, j’ai arrêté de faire de la musique pour me valoriser, c’était moins difficile. J’étais très fier d’avoir réussi quelque chose avec moi-même », indique l’artiste.
Vision plus assumée et dirigée vers les autres
Un graffiti sur le mur du son est le deuxième album solo du chanteur sorti le 21 octobre dernier. Son premier album, Bleu Soleil sortait en 2017. « Bleu Soleil c’était pour moi, un album plus thérapeutique. C’était ma quête de sens, la mise au monde d’un artiste », explique Charles-Antoine. Son premier album était en quelque sorte une conversation qu’il avait avec lui-même. Il mettait en mots des choses qu’il avait besoin de se dire. « Je te dirais que pour mon deuxième album, c’est sensiblement la même chose. La grande différence, c’est que cette fois-ci je m’adresse aux autres, non pas à moi », confie-t-il.
À travers ses textes, l’auteur-compositeur-interprète se plonge dans une vision assumée du monde. Pour lui, il y a d’ailleurs deux façons de concevoir la réalité. « Il y a une différence entre le monde dans lequel on vit et le monde dans lequel on peut vivre. La réalité, de façon générale, c’est qu’on est bombardé d’informations et que tout va très vite. Mais la réalité que l’on vit individuellement est différente… Hey ! C’est dont bien philosophique ! », lance-t-il entre deux phrases en riant.
Puis, il poursuit : « Il faut que notre cerveau fasse le tri. Individuellement, on choisi ce sur quoi on met notre attention ou notre énergie. Il faut choisir nos combats. C’est comme internet, il y a vraiment beaucoup d’informations là-dessus. Mais quand j’y vais, individuellement, je choisis ce qui m’intéresse », détaille l’artiste.
« Une fois qu’on s’est choisi, je crois que les problèmes autour disparaissent ou deviennent moins importants. »
– Charles-Antoine Gosselin
Retour sur scène
Le 25 octobre, Charles-Antoine Gosselin procédait au lancement de son album au Verre-bouteille à Montréal. « Le lancement était fou raide ! Je suis encore sur un nuage. Ça faisait trois ans que je n’avais pas joué sur une scène. Je me demandais comment mon cerveau allait réagir, j’avais mis la barre tellement haute ! Finalement, c’était hallucinant. Les gens étaient au rendez-vous, la salle était pleine », dit-il encore fébrile. « Le photographe avait de la misère à prendre des photos sans sourire, pour te dire combien on était contents ! »
Le processus d’enregistrement de l’album s’est également bien déroulé d’après l’artiste. « Tout s’est fait vraiment sans pression. On a enregistré une partie des instruments dans mon salon ! Ça s’est super bien déroulé, je n’ai vraiment pas eu l’impression de travailler », soutient-il.
L’album Un graffiti sur le mur du son est disponible depuis le 21 octobre dernier. Pour plus d’informations sur l’artiste, visitez sa page Facebook.
Critique / Après avoir été le leader de la formation anglophone Harvest Breed près de dix ans, l’auteur-compositeur-interprète Charles-Antoine Gosselin s’est taillé une place.
Avec un premier album Bleu soleil (2017) fait d’un folk feutré poétique alors que la pandémie nous frappait en pleine gueule, son inspiration donnait vie à des chansons lumineuses et exploratrices pour un deuxième album qui continuent d’offrir de l’émerveillement comme panorama sonore.
Voici Un graffiti sur le mur du son, 9 pièces dans un folk gracieux et atmosphérique avec des envolées psychédéliques qui laissent l’imagination et le son courir au coin de notre tête, ce qui rend l’écoute de toute beauté.
Pour le nouvel album, l’artiste fait appel au musicien et réalisateur Guillaume Bourque pour le coréaliser avec lui. Dans le confort de son studio, il peaufine son univers. Pour ce qui est de la batterie et du piano, c’est au studio de Richard Parry d’Arcade Fire.
Charles-Antoine Gosselin arrive avec une collection de chansons qui émerge du brouillard dans lesquelles chaque voyage est guidé par notre conscience. En quelque sorte, ça fait partie du plan établi enfoui en nous : le lâcher-prise dans les ouragans plus grands que soi, reprendre confiance.
Encore une fois, musicalement, le musicien nous fait voyager dans un folk ruisselant fait
d’une guitare acoustique enivrante, de souffles légers de trombone, de clarinette et de saxophone, avec du lap steel, contrebasse sur des harmonies vocales soutenues par un piano arachnéen.
Entre The Franklin Electric, Bon Iver, Harmonium, Nick Drake, The National et Daniel Bélanger; une sorte d’hybride entre modernité et nostalgie qui prend place dans une musique sans artifice d’une grande délicatesse.
La voix de Charles-Antoine Gosselin y est pétillante et nous amène dans ses ambiances qui touchent le seuil du rêve. Avec son premier album, il avait déjà cette signature, mais là, on est à un autre niveau.
Avec Un graffiti sur le mur du son, l’auteur-compositeur-interprète continue de faire grandir son folk «petit train va loin» dans de nouveaux territoires plus près que jamais de ses racines folk foisonnantes.
L’artiste offre une bouffée d’air rafraîchissante; c’est beau, ondoyant, frémissant et irradiant de tous les côtés.
Retaille d'entrevue
Steve Bergeron, La Tribune, 29 octobre 2022
Sur son premier album solo Bleu soleil(2017), Charles-Antoine Gosselin avait tenté de sortir de sa zon de confort en incorporant des instruments qu'il connaissait peu ou pas, notament une trompette et un trombone
Pour son opus 2 Un graffiti sur le mur du son, paru le 21 octobre, le chanteur est revenu à une instrumentation plus près du folk traditionnel, rappelant son ancienne formation Harvest Breed, mais il a continué à emprunter d'autres sentiers, conservant le trombone, ajoutant de la clarinette, du saxophone et de la guitare électrique.
"Il y a peut-être quelques notes harvestbreedesque, mais ce n'était pas pour être plus straight. C'est plutôt la poursuite de l'exploration sonore. Les arrangements restent assez modernes même si les instruments du folk classique sont là."
Ces arramgements, il les a encore une fois fignolés avant d'entrer en studio comme à l'époque de son ancien groupe.
"Je me suis pas mal équipé chez moi et j'ai recommencé à triper à faire du studio. Certaines chansons sont nées uniquement de la musique. Et l'essentiel du disque a été enregistré à la maison. Je recevais les musiciens en petits groupes chez moi, je les hébergeais."
Où est passé son frère guitariste Marco Gosselin? "Il a fait des voix et une guitare. Il va probablement m'accompagner encore dans les spectacles, mais pour le studio, on se connait tellement que ç'aurait été difficile pour moi d'explorer d'autres sonorités avec lui. Je sais d'avance ce qu'il va me jouer et il sais d'avance ce que je veux entendre."
STEVE BERGERON
À l’hiver 2020, Charles-Antoine Gosselin met un terme à la tournée de son album Bleu Soleil. Quelques mois plus tard, une pandémie s’installe et paralyse le monde tel qu’on le connait. Or, cet arrêt forcé offre un second souffle créatif au musicien. Il commence dès lors à plancher sur les morceaux qui formeront son second album. « L’exploration de territoires inconnus, la conscience que chacune de nos actions fait partie d’un plan beaucoup plus vaste que soi, le lâcher prise et la confiance que le meilleur est à venir, sont les thèmes phares de ce nouvel album », apprend-on par voie de communiqué.
Musicalement, il reste dans la branche du folk, mais se laisse inspirer par des artistes tels que Bon Iver, Beck et The National. Puis, pour le mettre au monde, il s’associe au musicien et réalisateur Guillaume Bourque. « Sa présence m’a été très rassurante et il a su amener les chansons vers leur plus haut potentiel », souligne Charles-Antoine Gosselin. Une bonne partie de l’album a été enregistré dans son studio maison. Or, comme il était impossible d’y enregistrer le piano et la batterie, quelques prises de son supplémentaire ont été faites au studio de Richard Parry d’Arcade Fire.
On retrouve aussi sur Un graffiti sur le mur du son Marc-André Larocque (batterie), Marc-André Landry (basse), Renaud Gratton (trombone), Karl Surprenant (contrebasse), Marco Gosselin et Marie-Hélène Grand’Maison (harmonies vocales), Caroline Savoie (voix sur La pluie, ta peine, l’amour) et Guillaume Bourque (clarinette basse et saxophone). À ne pas confondre avec le Guillaume Bourque qui s’est occupé de la co-réalisation, des guitares électrique et acoustique et du lap steel.
Un spectacle de lancement sera offert le 25 octobre 2022 à 20h au Verre Bouteille.
Myriam Bercier, Le canal auditif, 19 septembre 2022
Charles-Antoine Gosselin présente un nouvel extrait de son album Un graffiti sur le mur du son prévu pour le 21 octobre. Il s’agit du morceau La pluie, ta peine, l’amour (avec Caroline Savoie). Sur cette pièce, la présence de Caroline Savoie rajoute une couche de mélancolie.
Ta peine ne semble pas savoir
Quand tes yeux sont assez imbibés
Quand c’est le temps de s’en aller
Laisser sécher tes joues
Céder la place au bonheur La pluie, ta peine, l’amour
La pluie, ta peine, l’amour a été écrit et composé par Charles-Antoine Gosselin. Ce dernier l’a également réalisé avec Guillaume Bourque (Saratoga, Dany Placard). En plus de tous ces chapeaux, Gosselin assure aussi le piano, la voix, la guitare et le synthétiseur. Guillaume Bourque, quant à lui, s’est occupé de la guitare électrique, du lap steel et du Fender Rhodes. La basse de Marc-André Landry et la batterie de Marc-André Larocque complètent le tableau.
François Marchesseault, Ici musique, 6 Décembre 2017
L'année 2017 tire à sa fin et l'équipe d'ICI Musique s'est arrêtée un moment pour faire le subjectif exercice de lister les 50 meilleurs albums de l'année parmi les artistes canadiens. Les disques marquants, ceux qui, selon nous, sont presque sans failles. Ils sont de ces albums auxquels nous retournerons souvent prêter l'oreille et qui réussiront à traverser le temps.
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Charles-Antoine Gosselin – Bleu soleil
La magnifique poésie de Charles-Antoine Gosselin est ici enveloppée par les savantes et mélodieuses lignes de cuivres de Jérôme Dupuis-Cloutier (trompette) et Renaud Gratton (trombone). À la réalisation, André Papanicolaou arrive à relier avec brio les 12 morceaux pour créer un ensemble musicalement homogène. Ce Bleu soleil est beau et brillant.
MENTION
François Marchesseault, Chants libres à Monique Giroux, ICI Musique, 12 novembre 2017
Je te propose chaque semaine trois nouveaux extraits radio d'artistes de la scène québécoise. Mon choix s'est arrêté sur Andy St-Louis, Lou-Adriane Cassidy et Charles-Antoine Gosselin. Bonne écoute !
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CHARLES-ANTOINE GOSSELIN
L'hiver arriverait en retard
Il peut nous faire aimer le mois de novembre avec sa voix et sa poésie ; c'est un auteur magistral ce Gosselin. Sa voix est un foulard chaud, voire une main douce qui te caresse le visage pour te réchauffer de ce vent glacial de novembre qui pénètre la peau! Sertie de cuivres, cette pièce folk me touche et me happe de plein fouet.
Lauréat du prix de la chanson SOCAN à Petite-Vallée avec cette dernière, Charles-Antoine profite aussi de la présence de musiciens solides comme André Papanicoalou, José Major et notamment Jérôme Dupuis-Cloutier. Bleu Soleil, un album pour ton mois de novembre gris.
CRITIQUE / Vous savez ce qu'on dit des petits pots et des meilleurs onguents, hein? En tout cas, la soixantaine de personnes qui a assisté au spectacle de Charles-Antoine Gosselin hier soir au Vieux Clocher de Magog le savait, elle. La petite foule a eu pour elle toute seule ce grand talent sherbrookois qui a livré un spectacle étonnant, audacieux et très réussi.
Pourquoi si peu de gens? Parce que c'est du folk, et la plupart des radios, vous le savez bien, elles « haguissent » ça, le folk. Résultat: d'emballants albums, dont ce délicieux Bleu soleil que CAG a lancé en avril dernier, n'atteignent pas toutes les conques qu'ils devraient. Le spectacle s'est donc déroulé dans une atmosphère de secret bien gardé.
Et c'est vraiment quelque chose d'unique, voire d'extra-terrestre qu'a offert l'ancien chanteur de Harvest Breed (une des meilleures formations sherbrookoises de la dernière décennie). Honnêtement, c'est quand, la dernière fois que vous avez assisté à un spectacle folk où la basse et la batterie avaient été remplacées par un trombone et une trompette?
Voilà pour l'audacieux. Maintenant, est-ce que ça fonctionne? Tellement! Charles-Antoine aurait quand même pu se permettre quelques bandes préenregistrées ou une boîte à sons (l'album n'est d'ailleurs pas exempt de basses et de rythmes). Mais ce qu'il a quand même réussi à faire avec sa guitare sèche, la guitare électrique de son frère Marc-André et ses deux cuivres (Renaud Gratton et Jérôme Dupuis-Cloutier) dépasse largement les attentes.
Voilà pour l'étonnant. Il faut dire qu'avec de bonnes pédales, les musiciens ont pu ramener le côté planant de l'album, tant en recréant un écho dans la voix et les instruments qu'en multipliant les effets sonores sur la six-cordes électrique. Ajoutez de superbes trios vocaux (les voix de C.A. et de M.A., qui se marient déjà à merveille, ont été magnifiquement complétées par celle de Renaud Gratton), de judicieuses interprétations et un rappel sans amplification, sur Helplessly Hoping de Crosby Still Nash & Young…
Voilà pour le très réussi.
Neil, Alain, Leonard et Tom
Le spectacle se vivait comme un voyage en accéléré dans la vie de Charles-Antoine, ce dernier racontant quelques sympathiques souvenirs et anecdotes de vie, interprétant les douze plages de Bleu soleil dans l'ordre, tel un chemin tracé dans son existence, avec quelques reprises intercalées pour rappeler qui sont ses maîtres à penser : d'abord Neil Young (Helpless), puis Bashung (Bijou bijou), qui l'a motivé à commencer à écrire en français, Cohen (Famous Blue Raincoat, livrée en solo) et le désormais regretté Tom Petty (Mary Jane's Last Dance).
L'aisance sur scène acquise par le musicien de 38 ans était manifeste, par exemple dans la façon dont il tourne en dérision son éternel pessimisme. La complicité avec son équipe était aussi belle à voir, notamment quand son frangin l'a rattrapé lors d'un trou de mémoire.
Avec ses chansons majoritairement construites sur de longs crescendos, le quatuor a plusieurs fois livré une imposante charge sonore, notamment dans Il m'en aura fallu, du temps et La vie te répondra. En fait, la prestation ne cesse de gagner en force, alors que l'émotion devient de plus en plus exacerbée, jusqu'à la chanson-titre.
Ne manque qu'une chose : que CAG devienne le secret le plus mal gardé possible.
Charles-Antoine Gosselin : choisir son linge soi-même
Dominic Tardif, La Tribune 4 octobre 2017
«Baisse ta garde mais ne baisse pas les bras/ Même si ta chance tarde, ne renonce pas/ Choisis tes combats, oublie le reste/ Et tout arrivera à la bonne adresse, tu verras », murmure Charles-Antoine Gosselin dans La vie te répondra, berceuse d'un grand inquiet s'adressant à lui-même afin d'apaiser ses angoisses (bien qu'une écoute initiale pourrait suggérer qu'il s'adresse à une dame). La chanson se trouve sur son premier album paru en avril dernier, Bleu soleil.
« Mon père est dentiste, mais il a toujours joué de la musique, au point où quand j'étais jeune, j'étais convaincu que dans chaque maison, il y avait une guitare », me raconte le sosie de Jésus de Nazareth, lors d'un de ses récents passages dans sa ville natale.
« Mon père était aussi ben chum avec Bertrand Gosselin [moitié du légendaire duo Jim et Bertrand]. Ils ont grandi ensemble à East Angus. J'étais kid et il venait chez nous avec sa grosse barbe et des instruments hallucinants : une vielle à roue, un dulcimer, une harpe. Mon père était fasciné par Bertrand et moi aussi. Ça a été mon premier vrai contact avec la musique. J'ai tout le temps su que j'allais faire ça dans la vie et mon père m'a toujours encouragé. Je me souviens très bien, j'étais en secondaire un, on était en char et j'ai dit : ''J'aimerais ça jouer du drum''. Il a répondu : ''Say no more'', il a fait un U-turn et deux minutes plus tard, j'étais dans la cave chez Musiqueville et je suivais mon premier cours. »
Pourquoi Charles-Antoine Gosselin a-t-il alors attendu de franchir la barre des 38 ans pour enregistrer un premier disque portant son propre nom? C'est beaucoup ce dont nous discuterons ce lundi midi-là. Mais nous parlerons aussi, d'abord, de cette maison que le Sherbrookois retape présentement à Saint-Anne-des-Lacs, où il vit désormais avec sa blonde. Êtes-vous bon en réno, jeune homme?
« Pas pire, pas pire », me répond-il humblement, avec au visage cet irrésistible sourire lumineux, reconnaissable entre tous. « Mais disons que j'ai le défaut d'être un peu trop doué pour rester dans ma tête — ma blonde me le dit souvent. Ça a l'avantage que le jour où je vais acheter le bois pour me construire une galerie, après avoir imaginé pendant un an toutes les étapes, ça se fait pas mal tout seul. »
Se claquemurer à l'intérieur de sa caboche présente cependant le désavantage de tirer le musicien vers les profondeurs du doute qui paralyse. Je pensais assez bien connaître Antoine (c'est ainsi que ses amis l'appellent), avec qui j'ai réalisé plusieurs entrevues du temps de ses groupes Jake and the Leprechauns et Harvest Breed. Je ne soupçonnais pas son troublant talent pour échafauder des scénarios catastrophes sur rien du tout.
« Je n'ai jamais été le meilleur bandmate au monde, parce que j'ai toujours été habité par la colère de ne pas avoir le guts de lancer mon propre projet », confie-t-il, alors que nous cheminons tranquillement vers le sujet du jour : ses atermoiements nombreux. « La musique, ça a longtemps été pour moi un moyen de montrer au monde que je suis bon. L'intention de départ, c'était de me faire dire après un show : '' Wow, t'as donc ben une belle voix''. C'est pour ça que je n'écrivais pas mes propres chansons de A à Z, parce que je savais que c'était impossible que tout le monde aime ça, et je ne savais pas si j'allais être capable de vivre avec ça. »
Ne devais-tu pas déjà réprimer cette appréhension en compagnie des groupes dont tu as été membre? « Avec Harvest Breed, c'est comme si j'avais toujours eu une protection de plus. On était six sur scène, j'écrivais seulement la musique, et j'arrivais devant un public qui n'allait pas forcément comprendre ce que j'allais chanter [les textes étaient en anglais]. Et puis on avait plein de références que personne ne pouvait attaquer : The Band, Wilco, Neil Young. C'était comme de mettre le suit du mannequin au Simons. Tu te dis : ''Tout le monde va me trouver beau''. Tandis qu'aller choisir ton linge toi-même au Winners, dans les affaires en spécial, sans être sûr si c'est beau, c'est toute une étape. »
« Antoine, c'est-tu assez le fun à ton goût? »
Bleu soleil, l'album que Charles-Antoine Gosselin porte à la scène vendredi au Vieux Clocher de Magog, se révèlera donc au cours de notre conversation moins comme la chronique des tumultes amoureux d'un couple à la croisée des chemins, et davantage comme le journal de bord d'un total tourmenté apprenant peu à peu à contempler l'existence autrement qu'à travers les lunettes du pire devant inévitablement s'abattre sur lui.
Choisir ses combats, cette idée que tu évoques dans La vie te répondra, ça veut dire quoi pour toi, aujourd'hui? que je lui demande. « Ça veut dire prendre un problème à la fois, ne pas s'éparpiller. Disons que j'ai longtemps eu peur que si j'écrivais une toune poche, je serais étiqueté poche pour le reste de ma vie. »
Et c'est exactement cette insoutenable crainte de l'échec qu'exorcise Charles-Antoine dans En attendant que fonde l'hiver, une autre de ses chansons d'abord adressées à lui-même. Extrait : « Les risques que l'on n'a pas pris/ On finit par nous prendre/ Nous prendre même l'envie de chercher à se comprendre/ Comme si tout pouvait changer, sans que nous on change/ comme si tout devait arriver sans qu'on prenne de chances. »
« Plus jeune, je pensais que la vie, c'était une série de décisions que tu prenais entre 17 et 20 ans, qui allaient dicter toute la suite », se rappelle en toute candeur le beau barbu. « Ça m'intimidait, évidemment. J'ai fini par comprendre que pour écrire un album, il fallait d'abord que j'écrive un texte, puis que je mette de la musique dessus, puis que je l'enregistre. Il fallait que je prenne plaisir à chaque petite étape. Parce que la vie, c'est juste une succession d'étapes. Quand j'ai découvert ça, j'ai tellement trippé, mon gars! Je n'étais plus sur le stage à me demander : ''Ils me trouvent-tu bon? '' J'étais sur le stage et je me disais : ''Pis, mon Antoine, c'est-tu assez le fun à ton goût? '' Et quand j'ai ouvert les yeux, j'ai vu des gens qui, eux aussi, avaient du fun. »
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Charles-Antoine Gosselin monte sur la scène du Vieux Clocher de Magog le 6 octobre à 20 h 30
ENTREVUE
Renée Dumais-Beaudoin, ICI Première, 2 octobre 2017
Charles-Antoine Gosselin de retour à Saint-Jérôme!
Françoise Le Guen, Journal Le Nord, 13 août 2017
FOLK. Charles-Antoine Gosselin s'arrêtera à Saint-Jérôme, le 17 août prochain dans le cadre du Saint-Jérôme Folk, afin de présenter au public les pièces de son plus récent album Bleu soleil. Il retrouvera l'amphithéâtre Rolland où il avait reçu une ovation l'année dernière.
Le chanteur, multi-instrumentiste et compositeur au sein de la formation anglophone Harvest Breed lançait son premier album solo, le 14 avril dernier. «Lors du spectacle, on va jouer l'ensemble des pièces de l'album. Je vais être accompagné de trompette, trombone et guitare électrique. On va être quatre musiciens.» Il sera avec Jérôme Dupuis-Cloutier, Renaud Gratton ainsi que Marco Gosselin.
«Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours souhaité avoir un projet solo. Depuis que je fais de la musique, j'ai toujours eu ce désir.»
Charles-Antoine Gosselin
Transitions
«L'album est reçu au-delà de toutes mes attentes. Je suis vraiment content de ce qui se passe. J'ai déjà fait pas mal de shows et tout l'automne est booké». Ça fait trois ans maintenant que Charles-Antoine Gosselin réside à Sainte-Anne-des-Lacs. Il nous explique que cet album résume tous les changements et les transitions qu'il a vécus ces dernières années. «Avec mon groupe, on a fait quatre albums en anglais. Je signais la musique, mais je ne faisais pas les textes. Pour mes textes en français, j'ai fait mes premières armes avec Bleu Soleil. Il n'y a pas nécessairement de transition au niveau de l'écriture, mais au niveau du chant pour trouver ma voix en français. J'avais chanté en anglais toute ma vie. Pour mon album solo, c'était un défi que je me suis lancé de reproduire en quelque sorte la musique que je faisais en anglais en français, le genre de folk que je fais est plus inspiré du côté anglophone. Je voulais créer un nouveau style en m'inspirant de la musique anglophone pour faire mon projet en français.» Ses inspirations ? La musique des années 70, Neil Young, The Band, Tom Waits.
Magique
«Pourquoi Bleu soleil? J'ai choisi cette chanson comme titre de l'album, car elle en résume bien l'esprit. Pour moi, c'est un album de changement, de transition donc pendant l'écriture je passais de Montréal aux Laurentides, de l'anglais au français, de band à solo! Bleu soleil évoque le moment de la nuit ou le soleil se lève avec la lumière bleue que la maison prend le matin à l'aube, la transition nuit et jour, ville et campagne, c'est le thème que j'ai trouvé une fois que j'ai eu les 12 chansons. J'ai commencé le projet avec les Francouvertes de Montréal il y a deux ans pour sortir de ma zone de confort et tester mon matériel. C'est la première fois que je présentais la chanson Il m'en aura fallu du temps et je suis arrivé deuxième!»
Depuis, il a fait une soixantaine de spectacles. Et ce n'est pas terminé! «J'adore faire des spectacles en solo, le contact se fait plus facilement avec le public!» Il était ailleurs au Festival Folk l'année dernière, en solo. «L'ovation, c'était de la folie c'est pour ça que j'ai vraiment hâte de revenir cette année avec mes musiciens. C'est une super belle place, c'est magique! Les gens de St-Jérôme sont chanceux».
Le 17 août prochain à l'amphithéâtre Rolland à 20h.
Les Concerts SiriusXM vous proposent le troisième spectacle de sa série estivale, accessible dès maintenant depuis votre tablette. Après Yann Perreau et Guylaine Tanguay, Charles-Antoine Gosselin entre en scène.
L'artiste est de la trempe de ceux qui prennent le temps de (très) bien faire les choses, à leur rythme, se révélant au bon moment, inspirés d'une antériorité et d'une intériorité favorables au partage.
Dans le cas de Charles-Antoine Gosselin, le printemps 2017 aura été ce moment pivot, propice au lancement de Bleu Soleil, premier et splendide album solo. Douze titres plus tard, les oreilles, l'esprit et le cœur comblés, le verdict est sans appel : on en veut encore.
Il ne suffirait que de quelques mots de ta part et l'hiver arriverait en retard, annonce l'auteur-compositeur, interprète et multi-instrumentiste de Sherbrooke, dans un élan musical aussi splendide qu'envoûtant. Son folk drapé de cuivres évoque la palette des Nick Drake et autres Belle and Sebastian. Rayons références, on fait aussi voile sur des eaux desservies par les ports de Bon Iver, de Damien Rice, de Neil Young, de Louis-Jean Cormier. En clair ici, l'horizon est bon.
Des titres ronds, donc, des teintes aux poésies légères qui parlent de froid, d'hiver, de temps, de mer, de ville et de vide… Alors oui, on aime les envolées de Bleu Soleil, ses discrets crescendos, son climat doux-amer, sa réalisation maîtrisée, signature du prolifique et toujours pertinent André Papanicolaou (Vincent Vallières, Patrice Michaud, Pascale Picard, alouette).
Le fait de retrouver Philippe Brault à la basse, José Major à la batterie, Jérôme Dupuis-Cloutier et Renaud Gratton aux cuivres et Marco Gosselin aux harmonies vocales alimente le degré de plaisir.
Cet envoûtant Bleu Soleil, signé Charles-Antoine Gosselin, affiche donc l'empreinte d'un formidable début de carrière solo pour celui que certains ont d'abord découvert comme leader de la formation anglophone Harvest Breed.
Et comment ça se passe pour Charles-Antoine ?
Pas mal merci, du moins, si l'on se fie à certaines lignes jalonnant sa récente bio : une nomination aux Francouvertes en 2015 (fruit d'un improbable coup de sonde), un grand prix du Festival en chanson de Petite-Vallée (2016), une nomination aux Révélations Radio-Canada (2017), trois participations aux Francofolies de Montréal, une bourse SiriusXM pour enregistrer son premier album, deux prix SOCAN, des premières parties (Sœurs Boulay, Safia Nolin, Tire le coyote), déjà plus d'une soixantaine de spectacles derrière la cravate, dont certains en France. Prix UDA pour la meilleure présence sur scène.
Alors oui, cet album réconfortant, qui tient le cœur au chaud, hors du temps, à travers les saisons est l'œuvre d'un artiste confirmé. Et d'ailleurs, côté scène, Charles-Antoine Gosselin parcourt la province pour y partager ces bijoux de chansons dans des salles intimes, on en profite d'autant plus.
« Ce que je préfère, c'est le réel contact avec le public », souligne-t-il. Occasion parfaite de mesurer, de ressentir surtout, l'amplitude d'un univers où Quand les gens se pressent à dormir, je sors et je respire, soutenu comme un mantra aérien, qui au final élève et magnétise.
Aux premières loges avec Charles-Antoine Gosselin
À titre de supporteur des talents d'ici depuis dix ans, l'équipe de SiriusXM est heureuse de vous offrir gratuitement ce spectacle de Charles-Antoine Gosselin, ici dans une version où on le retrouve entouré de plusieurs musiciens.
Les Concerts SiriusXM partagent avec vous leur passion constante pour tous les genres de musique, favorisant une rencontre intimiste entre les fans et leurs artistes préférés, que ce soit en personne ou par des plateformes numériques de qualité. Par la même occasion, SiriusXM offre aux artistes de toute notoriété, des plus célèbres jusqu'aux prochaines têtes d'affiche, une vitrine de qualité où partager leur talent, leur création et leur énergie. Voici l'occasion idéale d'approfondir leur univers.
SiriusXM vous présente Charles-Antoine Gosselin
SiriusXM Franco, 26 juillet 2017
Poétique, intense et lumineux, le folk de Charles-Antoine Gosselin vise droit au cœur. Avec sa voix souple et agile, l'artiste enveloppe le spectateur et le fait voyager de l'intime à l'immense dans un monde de contrastes. Lors de ce concert intime, Charles-Antoine nous propose les pièces de l'envoutant album Bleu soleil, paru en avril dernier, ainsi qu'une reprise de Je sais, je sais de Marjo, porté par une instrumentation originale intégrant trompette et trombone. Quelques notes suffisent pour être aspiré dans l'univers du musicien où l'on se retrouve suspendu hors du temps.
Inspiré de la tradition folk anglophone des années 70, Charles-Antoine Gosselin ancre son nouvel opus dans son époque en collaborant étroitement avec quelques-uns des musiciens les plus en demande au Québec. Celui pour qui la scène est un lieu de rencontre poursuit sa tournée à travers de Québec, proposant un univers à l'image des changements de saisons, du passage de la nuit à la lumière… où tout devient Bleu soleil. (charles-antoinegosselin.com)
Cet été, SiriusXM continue de faire rayonner les artistes québécois et offre les Concerts SiriusXM, une série de dix spectacles intimes lors desquels nouveaux talents et artistes vétérans se livrent dans des prestations à leur image. Enregistrée dans les Studios Piccolo, la série fera une incursion dans l'univers de Lubik, Annie Villeneuve, Jason Bajada, Alexe Gaudreault, Samuele, Rym'z et Vincent Vallières au cours des mois à venir.
Charles-Antoine Gosselin au Café Le Pirate du Vieux-Théâtre de Saint-Fabien
Charles Lepage, L'Avantage, 26 juillet 2017
FOLK INTIMISTE. Dans le cadre de son deuxième spectacle de la Tournée Découverte, Le Vieux-Théâtre de Saint-Fabien accueille Charles-Antoine Gosselin, ce mercredi à 20 h 30.
Sherbrookois d'origine, Charles-Antoine Gosselin a raflé l'an dernier la majorité des prix au Festival en chanson de Petite-Vallée, dont la Bourse Sirius de 10 000 $. Il a terminé deuxième parmi les trois finalistes aux Francouvertes. Jumelés à une subvention du CALQ, tous ces succès lui auront permis de réaliser son premier disque « Bleu soleil » qu'il a autoproduit.
Avec sa voix souple et agile, cet artiste a le talent de créer une bulle autour de lui et de l'auditeur. Il nous propose un folk rock francophone intimiste et envoûtant.
Les billets, aux coûts 10$ sont déjà disponibles sur place à la billetterie du Vieux-Théâtre de Saint-Fabien, par téléphone au 418 869-1216 ou sur le site internet www.vieuxtheatre.org .
ENTREVUE
Denis Lévesque, CHRM Plaisir 105,3 FM, 11 juillet 2017
C'est une belle découverte que nous ont présentée les FrancoFolies, samedi soir. Bien que le temps était incertain au-dessus de La Zone Coors Light dans le Quartier des spectacles, Charles-Antoine Gosselin, lui, était plus que certain et solide. Avec sa musique folk, sa voix envoûtante et sa guitare, il nous transporte dans son univers bien à lui. Tantôt blanc, tantôt noir, rien n'est gris avec lui.
Tout récemment, en avril 2017, Gosselin lançait son premier album solo, Bleu soleil et c'est cet album qu'il nous présentait en spectacle, dans son intégralité, les chansons dans le même ordre, avec les mêmes musiciens. Avec lui, tout est simple à commencer par ses textes poétiques portant sur les relations humaines, qui touchent, qui émeuvent. Intimité, sensibilité, intensité et vérité le caractérisent et font de lui un artiste authentique qui se dévoile à travers ses textes et ses mélodies qui vont droit au cœur.
Les vieilles habitudes, L'hiver arriverait en retard, L'espoir est un lit froid, Il m'en aura fallu du temps, La vie te répondra, Les moments de dérive, Je serais fou, Étranger de la mer, En attendant que fonde l'hiver, Des lieux de nous, En ville, le vide et Bleu soleil, douze chansons qui valent un temps pour s'arrêter et les écouter.
Chanteur, multi-instrumentiste et compositeur au sein de la formation anglophone Harvest Breed, le Sherbrookois Charles-Antoine Gosselin profite d'une pause du groupe pour mettre de l'avant son projet solo en français. Avec sa voix souple et agile, l'artiste a le talent de créer une bulle autour de lui et de l'auditeur. Porté par une instrumentation originale (guitares, batterie, cuivres et harmonies vocales), il nous fait voyager dans son monde, inspiré de la tradition folk anglophone des années 1970. Bleu Soleil est l'aboutissement d'un début de carrière solo qui démarre sur des bases solides: le grand prix du Festival en chanson de Petite-Vallée de 2016, ainsi que la deuxième place aux Francouvertes de 2015. Les fans de Neil Young, de Beck ou de Bon Iver y trouveront très certainement leur compte.
Numéro 1 top 10 album Québec
Palmarès CKRL, semaine du 26 mai au 1er juin 2017
Les palmarès sont sélectionnés par la directrice musicale Tanya Beaumont et son adjoint Daniel Marcoux, diffusés les vendredis de 10 h à 11 h 30.
Charles-Antoine Gosselin : Ensoleiller le bleu
Steve Bergeron, Le Soleil, 14 avril 2017
(Sherbrooke) À l'époque où Charles-Antoine Gosselin était la voix et le principal compositeur de la formation sherbrookoise Harvest Breed (anciennement Jake and the Leprechauns), le travail de préproduction tenait presque de la réalisation. Le chanteur arrivait avec des maquettes presque finales, quasi pareilles à ce qui figurerait sur l'album, et ses musiciens n'avaient qu'à s'y déposer.
Mais depuis qu'il a décidé de se lancer en solo et en français, son sextuor ayant choisi de prendre une pause en 2014, Charles-Antoine semble avoir trouvé un nouveau passe-temps : se mettre en danger.
Par exemple, c'est sur un coup de tête qu'il s'est inscrit, en 2015, aux Francouvertes, et le fait d'être retenu l'a forcé... à écrire des chansons et à les enregistrer. Même chose lorsqu'il a posé sa candidature pour les FrancoFolies et s'est retrouvé dans le programme. « Je n'avais pas assez de tounes pour une prestation d'une heure, donc j'ai dû en créer d'autres. »
Et lorsqu'il a présenté ses nouvelles pièces à ses musiciens, pas de maquettes ni de partitions. « Je ne voulais même pas imaginer de quoi les chansons pourraient avoir l'air. Je les leur jouais de mémoire. J'ai gardé le côté le plus dénudé possible jusqu'à la fin. Et quand nous avons commencé l'enregistrement, le bassiste [Philippe Brault] et le batteur [José Major] n'avaient encore jamais entendu les chansons », raconte celui qui a appris, ainsi, à se jeter sans parachute dans la spontanéité et la magie du travail de studio.
Autre exercice d'équilibriste qu'il s'est imposé : les premiers instruments qu'il a ajoutés à sa guitare sont... la trompette de Jérôme Depuis-Cloutier et le trombone de Renaud Gratton. Encore une fois dans l'optique de couper totalement les ponts avec son ancienne façon de créer.
« Ç'aurait été facile de garder la même méthode, de repartir avec guitare, batterie, basse et piano. Mais je voulais recommencer de la base et aller ailleurs. Les cuivres sont venus de cette idée d'être entouré d'autres sonorités auxquelles je n'étais pas habitué. Et ça m'a vraiment inspiré. »
La lumière de l'aube
Le lâcher-prise semble avoir été payant pour le Sherbrookois d'origine. Il a terminé deuxième parmi les trois finalistes aux Francouvertes (alors qu'il était passé de justesse en demi-finale, se classant neuvième sur les neuf places disponibles). Et l'an dernier au Festival en chanson de Petite-Vallée, il a raflé la majorité des prix, dont la Bourse Sirius de 10 000 $. Jumelés à une subvention du CALQ, tous ces succès lui auront permis de réaliser son premier disque, qu'il a autoproduit.
On pourrait dire des douze chansons de Bleu soleil (c'est aussi le titre de la dernière plage, inspirée de cette lumière accompagnant l'aube), qu'elles empruntent le même sentier « thérapeutique » qu'a suivi Charles-Antoine Gosselin. Plusieurs paraissent écrites par un homme qui est passé d'une certaine froideur nocturne à une douceur diurne. Les « bleus » du début finissent par s'ensoleiller.
« Il y a quelques années, je n'aurais pas été game de présenter mes propres tounes. Bleu soleil, c'est le projet de l'apprentissage et du dépassement - et c'est ce qui me rend le plus fier de ce disque-là. J'ai osé faire écouter mes chansons avant qu'elles soient terminées. J'ai créé mon étiquette, je me suis occupé de la pochette, j'ai monté mon site web. Je me suis surpassé à chaque étape, donc la satisfaction est vraiment profonde, peu importe ce qui arrivera par la suite. »
La sixième plage, Les moments de dérive, exprime d'ailleurs cette idée de la découverte du plaisir dans l'abandon... et un peu du regret de ne pas en avoir pris conscience plus tôt.
« Se faire des scénarios, anticiper ce que les autres vont penser, ça crée de l'anxiété. C'est une chanson où je me dis que je suis niaiseux de craindre le pire, parce que ce moment où j'ai tant capoté a finalement été un des plus beaux de ma vie. Malheureusement, c'est souvent quand on regarde en arrière qu'on s'aperçoit que les périodes d'angoisse sont celles où on avait tout devant soi. »
Le même genre d'éveil traverse L'espoir est un lit froid : « Nos rêves sont tellement précis qu'on ne s'apprécie pas », y chante Charles-Antoine, exprimant cette torsion d'un esprit qui ne vit que dans l'attente du meilleur plutôt que dans le présent. « Ça pourrait être la première toune du disque, le moment où tu réalises ce qui arrive et que tu amorces le changement. »
« Pour moi, Bleu soleil est l'album de la transition, celle de mes dernières années : passer de groupe à solo, quitter l'Estrie pour les Laurentides... Les premières chansons, écrites au début de ce changement, sont plus mélancoliques ou tristes. Avec le temps, plein de choses se sont réglées dans ma vie, et les pièces récentes sont plus joyeuses. Ça suit cette courbe-là. »
Le coup de pied d'André
Charles-Antoine Gosselin a coréalisé l'album avec André Papanicolaou, qui a déjà mis sa griffe sur les projets de Vincent Vallières, Patrice Michaud, Daran et Pascale Picard, entre autres.
« Je l'ai rencontré par une amie commune, Geneviève Toupin, qui est membre des Charley Davidson avec André, Benoît Morier et Simon Blouin, entre autres. Elle m'a demandé de faire leur première partie. Je connaissais André seulement de nom. Après mon set, il est venu me voir : "Je capote! Si jamais t'as besoin d'un réalisateur..." Après, quand j'ai commencé à plancher sur le concret des chansons, je me suis mis à tourner en rond. Il me fallait quelqu'un pour échanger des idées, comme au temps de Harvest Breed. J'ai appelé André, qui a été le coup de pied pour me sortir de là. »
Cette collaboration explique en partie la couleur new folk (trompette et trombone sont généralement rares dans ce créneau) des chansons de l'Estrien... avec cette notable différence qu'elles sont en français. Pour les quatre albums de Harvest Breed, les textes, en anglais, étaient signés par Philippe Custeau.
« Le plus dur, dans le passage de l'anglais au français, ç'a été le chant. La voix n'est pas placée pareille, les accents toniques sont ailleurs. Il m'a fallu un peu de temps. Mais pour l'écriture, il n'y avait pas de transition, parce que c'était la première fois que je signais les textes. Je me suis quand même aperçu que je n'avais pas beaucoup de références en francophone », avoue celui qui suit surtout les traces de Neil Young et de Nick Drake. « Mais cela faisait partie de ma démarche artistique de garder ça en français. »
En ayant écrit la plupart de ses chansons en mode guitare voix, Charles-Antoine Gosselin sait qu'il peut les livrer facilement en solo, mais il se produit presque aussi souvent en quatuor, soit ses deux cuivres et son frère Marc-André (qui faisait aussi partie de Harvest Breed) à la guitare électrique et aux choeurs.
« Ça allait de soi qu'il m'accompagne. J'ai tellement de complicité avec lui, le mariage de nos voix est tellement hallucinant que la question ne s'est même pas posée. »
La la band
C'est probablement l'air le plus connu des Harvest Breed... sauf que la plupart des gens l'ignorent. Jusqu'à l'an dernier encore, Tourisme Cantons-de-l'Est s'est servi d'un redoutable refrain ver d'oreille signé par le groupe et constitué simplement de la la la pour sa publicité télé estivale.
Il s'agit en fait de la chanson You Know?, figurant sur le dernier disque de la formation, Everything Changes, paru en 2012
.
« C'est certain que les gens ne m'en parlent pas, parce qu'ils ne savent pas que c'est moi! rapporte Charles-Antoine. Mais je vais t'avouer que l'an dernier, la publicité est passée à la télé pendant que je faisais autre chose... et durant quelques secondes, je me suis demandé qui chantait ça. Je ne l'ai pas reconnue! » ajoute-t-il dans un éclat de rire.
#FRANCO2017 - DES TROIS ACCORDS AU COWBOYS FRINGANTS EN PASSANT PAR 2FRÊRES ET YANN PERREAU
FRÉDÉRIC LEBOEUF, ALTERNATIVE ROCK PRESS, 17 MAI 2017
Le jeudi le 8 juin, Les Trois Accords donneront le coup d'envoi aux FrancoFolies de Montréal avec ses amis Dumas, Pierre Kwenders & Lydia Képinski. Dix jours après, un grand spectacle d'une durée de 9 heures mettant en vedette, entre autres, Les Cowboys Fringants, Iam, Philippe Brach et Louve – un spectacle conceptualisé par Ariane Moffatt – clôtureront la 29e édition du festival par excellence de la musique francophone.
Voici des entrevues réalisées avec plusieurs artistes présents lors du dévoilement de la programmation extérieure gratuite qui avait lieu le 16 mai à l'Esplanade de la Place des Arts.
Comment vous sentez-vous de jouer aux FrancoFolies cette année?
« C'est la première fois depuis que Bleu soleil est sorti. Alors, je suis encore plus excité car je présente enfin quelque chose de plus concret. C'est la première fois que je vais faire l'intégral de l'album full band avec mes musiciens. Fait que, ça va être tout qu'un show. C'est tout le temps le fun les Francos ».
Quel est votre meilleur souvenir d'un show extérieur?
« La première fois que je les avais faites en 2006, j'accompagnais Philibert Bélanger. Tes premières francos, c'est un souvenir impérissable et c'est la consécration pour les musiciens ».
Quel est votre pire souvenir d'un show extérieur?
« Y'avait plu à boire de pluie et il n'y avait pas un chat. Mais, il va rester dans mes bons souvenirs pareils (Rires) ».
MATANE — Le Réseau des organisateurs de spectacles de l'Est-duQuébec (ROSEQ) revient pour une 37e saison d'été avec une programmation variée de spectacles dans le cadre intimiste de lieux de diffusion disséminés principalement dans l'Est- du- Québec, mais aussi en périphérie de Québec et dans le nord du Nouveau- Brunswick. La tournée, propulsée par Ingrid St- Pierre et Pierre Flynn à titre de co-porte-parole, commencera dès le 13 juin avec le spectacle de Michel Rivard présenté à Dégelis, au Témiscouata.
Cette tournée 2017 du ROSEQ cumule 251 spectacles donnés par 42 artistes dans 26 lieux de diffusion. «C'est vraiment une programmation "wow"», résume la directrice générale du ROSEQ, Solange Morissette. «On a eu plus de 400 offres de spectacles. On a dû faire des choix. On pensait qu'il y en aurait moins à cause de la situation économique plus difficile, comme sur la CôteNord, mais on a le même nombre de shows que l'année passée.»
À la blague, Pierre Flynn affirme que s'il a accepté l'invitation à devenir le co-porte-parole de cette tournée d'été, c'est parce qu'il n'a pas su dire non à Solange Morrissette. Plus sérieusement, il a raconté que son rôle de co-porteparole s'inscrit dans la continuité de son affection pour la Gaspésie, qui a pris naissance il y a 30 ans à Petite-Vallée et qui perdure depuis.
«Cette histoire d'amour et d'amitié» a principalement été entretenue par le Festival en chanson de Petite-Vallée où, d'année en année, il a joué le rôle de formateur (arrimeur) pour les chansonniers. «Je ferai défaut à Petite-Vallée cet été puisque je serai moi-même en tournée», prévient-il.
«Quel privilège d'être co-porteparole, souligne pour sa part Ingrid St-Pierre. Ce chapelet de spectacles acclamés pour le charme incontesté de ces petites salles nichées dans les plus belles municipalités de l'Est-du-Québec, le contact privilégié avec le public dans un cadre unique, intimiste et magnifique, c'est ça, pour moi, le ROSEQ!»
Parmi les artistes qui iront à la rencontre des publics régionaux, outre Pierre Flynn, Ingrid St-Pierre et Michel Rivard, notons Renée Martel, Laurence Jalbert, Koriass, David Thibault et Brigitte Boisjoli.
HUMORISTES
Ce réseau d'été consacre aussi un espace aux humoristes, tels que Martin Perizzolo et Katherine Levac. Selon Mme Morrissette, il s'agira de la première grosse tournée de la jeune humoriste francoontarienne. « En donnant place à l'humour, on donne aussi place à la relève», estime la directrice de l'organisme de diffusion Kaméléart de Matane, Marie-Claude Soucy.
Par ailleurs, la Tournée Découverte mettra en lumière Cédrik St-Onge, Charles-Antoine Gosselin, Geneviève Racette ainsi que le duo composé d'Antoine Lachance et de Mathieu Bérubé. « La Tournée Découverte accorde une place particulière aux auteurs-compositeurs-interprètes de la scène émergente», décrit Mme Morrissette.
«C'est un show qui privilégie l'intériorité, la parole et la communication», explique Pierre Flynn pour décrire son spectacle d'été qui sera présenté en douze lieux. « En fait, quand on chante depuis 40 ans, c'est un peu la chronique de notre vie qu'on raconte. Ce show- là passe par la première de mes chansons, mais aussi par les dernières.»
Charles-Antoine Gosselin : produits de bleuté
Steve Bergeron, La Tribune, 14 avril 2017
(Sherbrooke) À l'époque où Charles-Antoine Gosselin était la voix et le principal compositeur de la formation sherbrookoise Harvest Breed (anciennement Jake and the Leprechauns), le travail de préproduction tenait presque de la réalisation. Le chanteur arrivait avec des maquettes presque finales, quasi pareilles à ce qui figurerait sur l'album, et ses musiciens n'avaient qu'à s'y déposer.
Mais depuis qu'il a décidé de se lancer en solo et en français, son sextuor ayant choisi de prendre une pause en 2014, Charles-Antoine semble avoir trouvé un nouveau passe-temps : se mettre en danger.
Par exemple, c'est sur un coup de tête qu'il s'est inscrit, en 2015, aux Francouvertes, et le fait d'être retenu l'a forcé... à écrire des chansons et à les enregistrer. Même chose lorsqu'il a posé sa candidature pour les FrancoFolies et s'est retrouvé dans le programme. « Je n'avais pas assez de tounes pour une prestation d'une heure, donc j'ai dû en créer d'autres. »
Et lorsqu'il a présenté ses nouvelles pièces à ses musiciens, pas de maquettes ni de partitions. « Je ne voulais même pas imaginer de quoi les chansons pourraient avoir l'air. Je les leur jouais de mémoire. J'ai gardé le côté le plus dénudé possible jusqu'à la fin. Et quand nous avons commencé l'enregistrement, le bassiste [Philippe Brault] et le batteur [José Major] n'avaient encore jamais entendu les chansons », raconte celui qui a appris, ainsi, à se jeter sans parachute dans la spontanéité et la magie du travail de studio.
Autre exercice d'équilibriste qu'il s'est imposé : les premiers instruments qu'il a ajoutés à sa guitare sont... la trompette de Jérôme Depuis-Cloutier et le trombone de Renaud Gratton. Encore une fois dans l'optique de couper totalement les ponts avec son ancienne façon de créer.
« Ç'aurait été facile de garder la même méthode, de repartir avec guitare, batterie, basse et piano. Mais je voulais recommencer de la base et aller ailleurs. Les cuivres sont venus de cette idée d'être entouré d'autres sonorités auxquelles je n'étais pas habitué. Et ça m'a vraiment inspiré. »
La lumière de l'aube
Le lâcher-prise semble avoir été payant pour le Sherbrookois d'origine. Il a terminé deuxième parmi les trois finalistes aux Francouvertes (alors qu'il était passé de justesse en demi-finale, se classant neuvième sur les neuf places disponibles). Et l'an dernier au Festival en chanson de Petite-Vallée, il a raflé la majorité des prix, dont la Bourse Sirius de 10 000 $. Jumelés à une subvention du CALQ, tous ces succès lui auront permis de réaliser son premier disque, qu'il a autoproduit.
On pourrait dire des douze chansons de Bleu soleil (c'est aussi le titre de la dernière plage, inspirée de cette lumière accompagnant l'aube), qu'elles empruntent le même sentier « thérapeutique » qu'a suivi Charles-Antoine Gosselin. Plusieurs paraissent écrites par un homme qui est passé d'une certaine froideur nocturne à une douceur diurne. Les « bleus » du début finissent par s'ensoleiller.
« Il y a quelques années, je n'aurais pas été game de présenter mes propres tounes. Bleu soleil, c'est le projet de l'apprentissage et du dépassement - et c'est ce qui me rend le plus fier de ce disque-là. J'ai osé faire écouter mes chansons avant qu'elles soient terminées. J'ai créé mon étiquette, je me suis occupé de la pochette, j'ai monté mon site web. Je me suis surpassé à chaque étape, donc la satisfaction est vraiment profonde, peu importe ce qui arrivera par la suite. »
La sixième plage, Les moments de dérive, exprime d'ailleurs cette idée de la découverte du plaisir dans l'abandon... et un peu du regret de ne pas en avoir pris conscience plus tôt.
« Se faire des scénarios, anticiper ce que les autres vont penser, ça crée de l'anxiété. C'est une chanson où je me dis que je suis niaiseux de craindre le pire, parce que ce moment où j'ai tant capoté a finalement été un des plus beaux de ma vie. Malheureusement, c'est souvent quand on regarde en arrière qu'on s'aperçoit que les périodes d'angoisse sont celles où on avait tout devant soi. »
Le même genre d'éveil traverse L'espoir est un lit froid : « Nos rêves sont tellement précis qu'on ne s'apprécie pas », y chante Charles-Antoine, exprimant cette torsion d'un esprit qui ne vit que dans l'attente du meilleur plutôt que dans le présent. « Ça pourrait être la première toune du disque, le moment où tu réalises ce qui arrive et que tu amorces le changement. »
« Pour moi, Bleu soleil est l'album de la transition, celle de mes dernières années : passer de groupe à solo, quitter l'Estrie pour les Laurentides... Les premières chansons, écrites au début de ce changement, sont plus mélancoliques ou tristes. Avec le temps, plein de choses se sont réglées dans ma vie, et les pièces récentes sont plus joyeuses. Ça suit cette courbe-là. »
Le coup de pied d'André
Charles-Antoine Gosselin a coréalisé l'album avec André Papanicolaou, qui a déjà mis sa griffe sur les projets de Vincent Vallières, Patrice Michaud, Daran et Pascale Picard, entre autres.
« Je l'ai rencontré par une amie commune, Geneviève Toupin, qui est membre des Charley Davidson avec André, Benoît Morier et Simon Blouin, entre autres. Elle m'a demandé de faire leur première partie. Je connaissais André seulement de nom. Après mon set, il est venu me voir : "Je capote! Si jamais t'as besoin d'un réalisateur..." Après, quand j'ai commencé à plancher sur le concret des chansons, je me suis mis à tourner en rond. Il me fallait quelqu'un pour échanger des idées, comme au temps de Harvest Breed. J'ai appelé André, qui a été le coup de pied pour me sortir de là. »
Cette collaboration explique en partie la couleur new folk (trompette et trombone sont généralement rares dans ce créneau) des chansons de l'Estrien... avec cette notable différence qu'elles sont en français. Pour les quatre albums de Harvest Breed, les textes, en anglais, étaient signés par Philippe Custeau.
« Le plus dur, dans le passage de l'anglais au français, ç'a été le chant. La voix n'est pas placée pareille, les accents toniques sont ailleurs. Il m'a fallu un peu de temps. Mais pour l'écriture, il n'y avait pas de transition, parce que c'était la première fois que je signais les textes. Je me suis quand même aperçu que je n'avais pas beaucoup de références en francophone », avoue celui qui suit surtout les traces de Neil Young et de Nick Drake. « Mais cela faisait partie de ma démarche artistique de garder ça en français. »
En ayant écrit la plupart de ses chansons en mode guitare voix, Charles-Antoine Gosselin sait qu'il peut les livrer facilement en solo, mais il se produit presque aussi souvent en quatuor, soit ses deux cuivres et son frère Marc-André (qui faisait aussi partie de Harvest Breed) à la guitare électrique et aux choeurs.
« Ça allait de soi qu'il m'accompagne. J'ai tellement de complicité avec lui, le mariage de nos voix est tellement hallucinant que la question ne s'est même pas posée. »
La la band
C'est probablement l'air le plus connu des Harvest Breed... sauf que la plupart des gens l'ignorent. Jusqu'à l'an dernier encore, Tourisme Cantons-de-l'Est s'est servi d'un redoutable refrain ver d'oreille signé par le groupe et constitué simplement de la la la pour sa publicité télé estivale.
Il s'agit en fait de la chanson You Know?, figurant sur le dernier disque de la formation, Everything Changes, paru en 2012
.
« C'est certain que les gens ne m'en parlent pas, parce qu'ils ne savent pas que c'est moi! rapporte Charles-Antoine. Mais je vais t'avouer que l'an dernier, la publicité est passée à la télé pendant que je faisais autre chose... et durant quelques secondes, je me suis demandé qui chantait ça. Je ne l'ai pas reconnue! » ajoute-t-il dans un éclat de rire.
Entrevue avec Charles-Antoine Gosselin: Transition spontanée
Camille P. Parent, Sorstu.ca, 16 mai 2017
On l'a connu au sein de la formation Harvest Breed, on l'a vu en solo pour la première fois aux Francouvertes en 2015. Charles-Antoine Gosselin nous présente maintenant son premier album solo « Bleu Soleil » et se prépare à un été bien chargé de tournée, en commençant par une soirée au Théâtre du Vieux-Terrebonne ce vendredi 19 mai prochain.
L'album Bleu Soleil, c'est entièrement Charles-Antoine Gosselin. Il a écrit ses chansons, les a enregistrées en studio chez lui, et a même fait sa propre réalisation, épaulé par André Papanicolaou. « Au départ, j'ai essayé de le faire seul, mais rapidement, je me suis mis à tourner en rond dans le studio chez moi. C'est à ce moment-là que j'ai approché André. »
Avant même d'entrer en studio, l'auteur-compositeur-interprète savait la direction qu'il souhaitait prendre pour l'enregistrement: la spontanéité. « Tout au long du processus de création des tounes, j'essayais de ne pas voir ce qu'elles auraient l'air sur l'album, de ne pas penser tout de suite à la réalisation. »
Il a fait appel à José Major à la batterie et Philippe Brault à la basse pour compléter le son. De là, les gars se sont mis à jammer. « Les deux ne connaissaient pas les tounes. On a vraiment fait ça live. Les gars écoutaient ce que j'avais et ils embarquaient. Bien souvent, ce qui est sur l'album, c'est comme la deuxième take. » Une pour essayer, l'autre pour enregistrer.
En toute spontanéité
Charles-Antoine Gosselin avait réussi un passage remarqué aux Francouvertes en 2015. Sur Bleu Soleil, il nous propose de replonger avec lui dans cette période-là de sa carrière en incluant certains morceaux qui lui avait permis d'accéder à la finale. On retrouve notamment L'espoir est un lit froid et la récipiendaire du Prix SOCAN de la chanson primée, Il m'en aura fallu du temps.
La pièce centrale de l'album est toutefois le morceau Les moments de dérive, selon Charles-Antoine Gosselin. « C'est un morceau qui parle de ma mauvaise habitude que j'ai de tout le temps me projeter dans le futur, de me créer des scénarios de ce qui pourrait arriver, parce que bien souvent c'est négatif. Donc la chanson raconte que peu importe comment j'essaie de regarder loin, je ne verrai jamais ce qui va arriver. Tu sais, avec du recul, tu peux voir que t'as été un peu niaiseux de perdre ton temps à te faire des scénarios plutôt que d'embrasser le moment. » C'est une philosophie qu'il souhaite appliquer à son quotidien, mais surtout à sa carrière. C'est la plus grande leçon qu'il retire de la création de son album, soutient-il.
Il ressent bien entendu beaucoup de fierté suite à la sortie de l'album, notamment parce que c'est son premier, mais aussi parce qu'il représente pour lui un dépassement de soi. « Je trouve que l'album ne sonne pas trop sûr et réfléchi. Je voulais vraiment sortir de ma zone de confort, de me surprendre, de faire quelque chose de spontané. »
Bleu Soleil lui a permis de se rendre au point de sa carrière qu'il recherchait depuis longtemps. C'est ce sentiment d'évolution qui se cache derrière le titre de l'album. « Cet album-là, c'est vraiment un album de transition de band à solo. Cette période-là de ma vie a été pleine de changements et je trouve que c'est ça que l'album dégage. Bleu Soleil pour moi, c'est le moment dans la nuit quand le soleil se lève et que tout devient bleu. C'est le moment entre la nuit et le jour. »
Les découvertes de la tournée
Charles-Antoine Gosselin a choisi de produire son album sous son propre label. Depuis la sortie de l'album, le Sherbrookois n'a pas encore un l'opportunité de plancher sur des nouveaux morceaux. Étant complètement indépendant, Charles-Antoine doit maintenant passer à l'étape plus corporative du processus: les envois de courriels. « J'ai hâte de retrouver le plaisir de la création. C'est plutôt le chapeau de gars de bureau que je porte en ce moment. »
Prendra-t-il d'autres artistes sous son aile de gérant de label ? Non, pour l'instant, il ne le fait que pour lui. Pourtant, Charles-Antoine Gosselin s'en tire quand même pas mal avec une quarantaine de shows de prévus cet été, de Montréal à la Gaspésie.
Pour bien lancer sa saison estivale mouvementée, Charles-Antoine Gosselin s'arrêtera au Théâtre du Vieux-Terrebonne le 17 mai prochain, et il est emballé. N'ayant pas eu la chance d'y aller bien souvent, il en retire à chaque fois un bon souvenir. « J'adore les vieilles maisons, donc j'ai trippé sur l'ambiance du Vieux-Terrebonne. Et les gens avaient été super gentils. J'ai particulièrement hâte d'y retourner. C'est un spectacle qui est booké quasiment depuis un an, donc ça fait longtemps que j'y pense. Ce que j'aime le plus de la tournée, ce sont les lieux que ça me fait découvrir. »
Les billets pour le spectacle au Théâtre du Vieux-Terrebonne sont en vente juste ici !
Charles-Antoine Gosselin : Le Bleu du dépassement
Steve Bergeron, Le Droit, 2 mai 2017
(Sherbrooke) À l'époque où Charles-Antoine Gosselin était la voix et le principal compositeur de la formation sherbrookoise Harvest Breed (anciennement Jake and the Leprechauns), le travail de préproduction tenait presque de la réalisation. Le chanteur arrivait avec des maquettes presque finales, quasi pareilles à ce qui figurerait sur l'album, et ses musiciens n'avaient qu'à s'y déposer.
Mais depuis qu'il a décidé de se lancer en solo et en français, son sextuor ayant choisi de prendre une pause en 2014, Charles-Antoine semble avoir trouvé un nouveau passe-temps : se mettre en danger.
Par exemple, c'est sur un coup de tête qu'il s'est inscrit, en 2015, aux Francouvertes, et le fait d'être retenu l'a forcé... à écrire des chansons et à les enregistrer. Même chose lorsqu'il a posé sa candidature pour les FrancoFolies et s'est retrouvé dans le programme. « Je n'avais pas assez de tounes pour une prestation d'une heure, donc j'ai dû en créer d'autres. »
Et lorsqu'il a présenté ses nouvelles pièces à ses musiciens, pas de maquettes ni de partitions. « Je ne voulais même pas imaginer de quoi les chansons pourraient avoir l'air. Je les leur jouais de mémoire. J'ai gardé le côté le plus dénudé possible jusqu'à la fin. Et quand nous avons commencé l'enregistrement, le bassiste [Philippe Brault] et le batteur [José Major] n'avaient encore jamais entendu les chansons », raconte celui qui a appris, ainsi, à se jeter sans parachute dans la spontanéité et la magie du travail de studio.
Autre exercice d'équilibriste qu'il s'est imposé : les premiers instruments qu'il a ajoutés à sa guitare sont... la trompette de Jérôme Depuis-Cloutier et le trombone de Renaud Gratton. Encore une fois dans l'optique de couper totalement les ponts avec son ancienne façon de créer.
« Ç'aurait été facile de garder la même méthode, de repartir avec guitare, batterie, basse et piano. Mais je voulais recommencer de la base et aller ailleurs. Les cuivres sont venus de cette idée d'être entouré d'autres sonorités auxquelles je n'étais pas habitué. Et ça m'a vraiment inspiré. »
La lumière de l'aube
Le lâcher-prise semble avoir été payant pour le Sherbrookois d'origine. Il a terminé deuxième parmi les trois finalistes aux Francouvertes (alors qu'il était passé de justesse en demi-finale, se classant neuvième sur les neuf places disponibles). Et l'an dernier au Festival en chanson de Petite-Vallée, il a raflé la majorité des prix, dont la Bourse Sirius de 10 000 $. Jumelés à une subvention du CALQ, tous ces succès lui auront permis de réaliser son premier disque, qu'il a autoproduit.
On pourrait dire des douze chansons de Bleu soleil (c'est aussi le titre de la dernière plage, inspirée de cette lumière accompagnant l'aube), qu'elles empruntent le même sentier « thérapeutique » qu'a suivi Charles-Antoine Gosselin. Plusieurs paraissent écrites par un homme qui est passé d'une certaine froideur nocturne à une douceur diurne. Les « bleus » du début finissent par s'ensoleiller.
« Il y a quelques années, je n'aurais pas été game de présenter mes propres tounes. Bleu soleil, c'est le projet de l'apprentissage et du dépassement - et c'est ce qui me rend le plus fier de ce disque-là. J'ai osé faire écouter mes chansons avant qu'elles soient terminées. J'ai créé mon étiquette, je me suis occupé de la pochette, j'ai monté mon site web. Je me suis surpassé à chaque étape, donc la satisfaction est vraiment profonde, peu importe ce qui arrivera par la suite. »
La sixième plage, Les moments de dérive, exprime d'ailleurs cette idée de la découverte du plaisir dans l'abandon... et un peu du regret de ne pas en avoir pris conscience plus tôt.
« Se faire des scénarios, anticiper ce que les autres vont penser, ça crée de l'anxiété. C'est une chanson où je me dis que je suis niaiseux de craindre le pire, parce que ce moment où j'ai tant capoté a finalement été un des plus beaux de ma vie. Malheureusement, c'est souvent quand on regarde en arrière qu'on s'aperçoit que les périodes d'angoisse sont celles où on avait tout devant soi. »
Le même genre d'éveil traverse L'espoir est un lit froid : « Nos rêves sont tellement précis qu'on ne s'apprécie pas », y chante Charles-Antoine, exprimant cette torsion d'un esprit qui ne vit que dans l'attente du meilleur plutôt que dans le présent. « Ça pourrait être la première toune du disque, le moment où tu réalises ce qui arrive et que tu amorces le changement. »
« Pour moi, Bleu soleil est l'album de la transition, celle de mes dernières années : passer de groupe à solo, quitter l'Estrie pour les Laurentides... Les premières chansons, écrites au début de ce changement, sont plus mélancoliques ou tristes. Avec le temps, plein de choses se sont réglées dans ma vie, et les pièces récentes sont plus joyeuses. Ça suit cette courbe-là. »
Le coup de pied d'André
Charles-Antoine Gosselin a coréalisé l'album avec André Papanicolaou, qui a déjà mis sa griffe sur les projets de Vincent Vallières, Patrice Michaud, Daran et Pascale Picard, entre autres.
« Je l'ai rencontré par une amie commune, Geneviève Toupin, qui est membre des Charley Davidson avec André, Benoît Morier et Simon Blouin, entre autres. Elle m'a demandé de faire leur première partie. Je connaissais André seulement de nom. Après mon set, il est venu me voir : "Je capote! Si jamais t'as besoin d'un réalisateur..." Après, quand j'ai commencé à plancher sur le concret des chansons, je me suis mis à tourner en rond. Il me fallait quelqu'un pour échanger des idées, comme au temps de Harvest Breed. J'ai appelé André, qui a été le coup de pied pour me sortir de là. »
Cette collaboration explique en partie la couleur new folk (trompette et trombone sont généralement rares dans ce créneau) des chansons de l'Estrien... avec cette notable différence qu'elles sont en français. Pour les quatre albums de Harvest Breed, les textes, en anglais, étaient signés par Philippe Custeau.
« Le plus dur, dans le passage de l'anglais au français, ç'a été le chant. La voix n'est pas placée pareille, les accents toniques sont ailleurs. Il m'a fallu un peu de temps. Mais pour l'écriture, il n'y avait pas de transition, parce que c'était la première fois que je signais les textes. Je me suis quand même aperçu que je n'avais pas beaucoup de références en francophone », avoue celui qui suit surtout les traces de Neil Young et de Nick Drake. « Mais cela faisait partie de ma démarche artistique de garder ça en français. »
En ayant écrit la plupart de ses chansons en mode guitare voix, Charles-Antoine Gosselin sait qu'il peut les livrer facilement en solo, mais il se produit presque aussi souvent en quatuor, soit ses deux cuivres et son frère Marc-André (qui faisait aussi partie de Harvest Breed) à la guitare électrique et aux choeurs.
« Ça allait de soi qu'il m'accompagne. J'ai tellement de complicité avec lui, le mariage de nos voix est tellement hallucinant que la question ne s'est même pas posée. »
La la band
C'est probablement l'air le plus connu des Harvest Breed... sauf que la plupart des gens l'ignorent. Jusqu'à l'an dernier encore, Tourisme Cantons-de-l'Est s'est servi d'un redoutable refrain ver d'oreille signé par le groupe et constitué simplement de la la la pour sa publicité télé estivale.
Il s'agit en fait de la chanson You Know?, figurant sur le dernier disque de la formation, Everything Changes, paru en 2012
.
« C'est certain que les gens ne m'en parlent pas, parce qu'ils ne savent pas que c'est moi! rapporte Charles-Antoine. Mais je vais t'avouer que l'an dernier, la publicité est passée à la télé pendant que je faisais autre chose... et durant quelques secondes, je me suis demandé qui chantait ça. Je ne l'ai pas reconnue! » ajoute-t-il dans un éclat de rire.
MENTION
René Homier-Roy, Culture Club, ICI Radio-Canada Première, 23 avril 2017
Charles-Antoine Gosselin, c'est d'abord une voix, magnifique, qu'il aurait été dommage de ne plus entendre après la pause de Harvest Breed. C'est aussi un excellent compositeur, qui a donné, avec son groupe, parmi les meilleurs albums sherbrookois de la dernière décennie. Ce sera désormais aussi synonyme d'un musicien qui a réussi à traduire en français un type d'americana vraiment particulier, sans en travestir l'essence. Comprendre que la sorte de folk que prise CharlesAntoine est très libre de structure, très loquace et très ouverte, ce qui sied moins à la langue de Molière. Mais le Sherbrookois a su y faire, réussissant à faire sonner les mots sans trop se restreindre et à créer des images très fortes. Parmi ses outils, des arrangements enveloppants et vaporeux nés des cuivres et de la guitare électrique, de même qu'une utilisation judicieuse du crescendo (quoiqu'il en abuse un peu). Il reste quelques ajustements de prononciation, d'accents toniques et de resserrement de textes, mais pour un premier effort, c'est superbement mené et d'une efficacité étonnante. Coups de coeur pour L'hiver arriverait en retard, L'espoir est un lit froid, Je serais fou et la chanson-titre.
MENTION
Sylvain Ménard, Puisqu'il faut se lever, 98,5 FM, 21 avril 2017
Premier album solo du musicien folk Charles-Antoine Gosselin – qu'on a connu au sein de Harvest Breed et qui a bien réussi aux Francouvertes 2015 -, Bleu soleil évoque autant l'univers de Damien Rice que celui de Louis-Jean Cormier, avec ses chansons mélancolico-lumineuses, coréalisées par André Papanicolaou. Proposition douce et planante, agrémentée de cuivres délicats et de guitares enveloppantes, cette première offrande de Gosselin s'inscrit dans le sillon folk-pop – déjà bien creusé -, tout en voguant sur des notes plus personnelles et contemplatives. Sans décoller tout à fait, Bleu soleil reste un voyage agréable dans l'univers parolier de Gosselin, côtoyant les changements de saison, les transitions qui prennent leur temps, les élans créatifs qui viennent avec, et dans lesquels nous invite le musicien.
CRITIQUE
Jocelyn Legault, Alternative Rock Press, 21 avril 2017
Chanteur, multi-instrumentiste et compositeur au sein de la formation anglophone Harvest Breed depuis 10 ans et 4 albums, Charles-Antoine Gosselin profite d'une pause pour faire son premier album solo en français.
L'artiste présente son premier effort, Bleu soleil, qui propose 12 pièces nageant dans un folk poétique et vibrant appuyées par des arrangements traditionnels et des cuivres chaleureux.
Ce disque, qui souligne la beauté, a été réalisé par André Papanicolaou (Patrice Michaud, Vincent Vallières, etc.). Charles-Antoine Gosselin livre les mots de sa voix avec une intelligence émotive et incroyable, ce qui en fait une œuvre qu'on doit écouter avec la tête de son cœur.
Et que dire de cette voix ? Un mélange moelleux et savoureux entre Dallas Green (City & Colour) Bon Iver et Serge Fiori, ce qui donne des chansons vertigineuses, enveloppantes et gracieuses.
On peut presque fermer les yeux et voir le soleil qui se lève devant nous. Bleu soleil, c'est de l'oxygène pour les poumons noircis par la tristesse profonde, exaltante et belle.
Chanson coup de cœur :
En ville le vide
Bleu soleil
En attendant que fonde l'hiver
Étranger de la mer
Je serai fou
L'hiver arriverait en retard
L'espoir est un lit froid
Entrevue
Marie-Claude Veilleux, C'est pas trop tôt en Estrie, ICI Radio-Canada Première, 20 avril 2017
Alex Trudel, Alternative Rock Press, 20 avril 2017
Cette semaine, notre directeur musical Alex Trudel (cest son vrai métier dans la vie !) te propose trois nouveaux extraits radio d'artistes de la scène québécoise. Son choix s'est arrêté sur Daran, Automat et Charles-Antoine Gosselin. Bonne découverte musicale !
CHARLES-ANTOINE GOSSELIN
L'espoir est un lit froid
Anciennement leader de la formation Harvest Breed, Gosselin arrive avec une nouvelle proposition musicale. Être capable d'écrire des chansons pertinentes autant en français qu'en anglais est un art. Ce don Charles-Antoine Gosselin le maîtrise à merveille sur son album Bleu soleil. Détenant un contrôle et ayant des inflexions vocales étonnantes, ce disque est mon remède aux temps gris présentement.
En cette ère où nous devons trouver un qualificatif en tout, je dirai simplement ceci à propos du premier extrait L'espoir est un lit froid : c'est beau, beau, beau.
Retaille d'entrevue
Steve Bergeron, La Tribune, 19 avril 2017
La réalisation de son album Bleu Soleil à confirmé à Charles-Antoine Gosselin qu'il a besoin d'une échéance, d'une pression extérieure pour créer. Ce qu'il a notamment fait en s'inscrivant aux Francouvertes et aux FrancoFolies sans avoir assez de chansons pour remplir la commande.
« Quand Harvest Breed (son ancien groupe, dont il était chanteur et compositeur) a pris une pause, je me suis loué un chalet dans les Laurentides avec l'idée d'écrire et de composer intensivement, à la manière de Bon Iver, retiré dans le bois. Je m'étais dit que je n'en reviendrais qu'avec un disque en main. Finalement j'ai juste fait du ski de fond tout l'hiver», raconte-t-il en éclatant de rire. «Je me suis aperçu que ça n'était pas le moment pour ça. La pause de Harvest Breed me plaçait en profonde remise en question. Il fallait que je me calme les nerfs d'abord. C'est quand je suis sorti de là que les chansons sont arrivées naturellement.»
Charles-Antoine Gosselin, c'est d'abord une voix, magnifique, qu'il aurait été dommage de ne plus entendre après la pause de Harvest Breed. C'est aussi un excellent compositeur, qui a donné, avec son groupe, parmi les meilleurs albums sherbrookois de la dernière décennie. Ce sera désormais aussi synonyme d'un musicien qui a réussi à traduire en français un type d'americana vraiment particulier, sans en travestir l'essence. Comprendre que la sorte de folk que prise CharlesAntoine est très libre de structure, très loquace et très ouverte, ce qui sied moins à la langue de Molière. Mais le Sherbrookois a su y faire, réussissant à faire sonner les mots sans trop se restreindre et à créer des images très fortes. Parmi ses outils, des arrangements enveloppants et vaporeux nés des cuivres et de la guitare électrique, de même qu'une utilisation judicieuse du crescendo (quoiqu'il en abuse un peu). Il reste quelques ajustements de prononciation, d'accents toniques et de resserrement de textes, mais pour un premier effort, c'est superbement mené et d'une efficacité étonnante. Coups de coeur pour L'hiver arriverait en retard, L'espoir est un lit froid, Je serais fou et la chanson-titre.
Critique
Richard Dion, Musicomania, 14 avril 2017
Chanteur et compositeur pour le groupe anglophone Harvest Breed, le Sherbrookois présente maintenant un premier album solo et en français. Charles-Antoine Gosselin propose une musique folk atmosphérique lumineuse et extrêmement agréable à écouter. Les excellents textes de Gosselin sont magnifiquement enveloppés par la réalisation d'André Papanicolaou qui a su faire ressortir le meilleur de l'artiste, même si peu de prises ont été nécessaires pour la plupart des enregistrements. Bleu soleil s'avère donc être un très bel album qui arrive à point pour la saison printannière.
Charles-Antoine Gosselin : Ensoleiller le bleu
Steve Bergeron, La Voix de l'Est, 14 avril 2017
(Sherbrooke) À l'époque où Charles-Antoine Gosselin était la voix et le principal compositeur de la formation sherbrookoise Harvest Breed (anciennement Jake and the Leprechauns), le travail de préproduction tenait presque de la réalisation. Le chanteur arrivait avec des maquettes presque finales, quasi pareilles à ce qui figurerait sur l'album, et ses musiciens n'avaient qu'à s'y déposer.
Mais depuis qu'il a décidé de se lancer en solo et en français, son sextuor ayant choisi de prendre une pause en 2014, Charles-Antoine semble avoir trouvé un nouveau passe-temps : se mettre en danger.
Par exemple, c'est sur un coup de tête qu'il s'est inscrit, en 2015, aux Francouvertes, et le fait d'être retenu l'a forcé... à écrire des chansons et à les enregistrer. Même chose lorsqu'il a posé sa candidature pour les FrancoFolies et s'est retrouvé dans le programme. « Je n'avais pas assez de tounes pour une prestation d'une heure, donc j'ai dû en créer d'autres. »
Et lorsqu'il a présenté ses nouvelles pièces à ses musiciens, pas de maquettes ni de partitions. « Je ne voulais même pas imaginer de quoi les chansons pourraient avoir l'air. Je les leur jouais de mémoire. J'ai gardé le côté le plus dénudé possible jusqu'à la fin. Et quand nous avons commencé l'enregistrement, le bassiste [Philippe Brault] et le batteur [José Major] n'avaient encore jamais entendu les chansons », raconte celui qui a appris, ainsi, à se jeter sans parachute dans la spontanéité et la magie du travail de studio.
Autre exercice d'équilibriste qu'il s'est imposé : les premiers instruments qu'il a ajoutés à sa guitare sont... la trompette de Jérôme Depuis-Cloutier et le trombone de Renaud Gratton. Encore une fois dans l'optique de couper totalement les ponts avec son ancienne façon de créer.
« Ç'aurait été facile de garder la même méthode, de repartir avec guitare, batterie, basse et piano. Mais je voulais recommencer de la base et aller ailleurs. Les cuivres sont venus de cette idée d'être entouré d'autres sonorités auxquelles je n'étais pas habitué. Et ça m'a vraiment inspiré. »
La lumière de l'aube
Le lâcher-prise semble avoir été payant pour le Sherbrookois d'origine. Il a terminé deuxième parmi les trois finalistes aux Francouvertes (alors qu'il était passé de justesse en demi-finale, se classant neuvième sur les neuf places disponibles). Et l'an dernier au Festival en chanson de Petite-Vallée, il a raflé la majorité des prix, dont la Bourse Sirius de 10 000 $. Jumelés à une subvention du CALQ, tous ces succès lui auront permis de réaliser son premier disque, qu'il a autoproduit.
On pourrait dire des douze chansons de Bleu soleil (c'est aussi le titre de la dernière plage, inspirée de cette lumière accompagnant l'aube), qu'elles empruntent le même sentier « thérapeutique » qu'a suivi Charles-Antoine Gosselin. Plusieurs paraissent écrites par un homme qui est passé d'une certaine froideur nocturne à une douceur diurne. Les « bleus » du début finissent par s'ensoleiller.
« Il y a quelques années, je n'aurais pas été game de présenter mes propres tounes. Bleu soleil, c'est le projet de l'apprentissage et du dépassement - et c'est ce qui me rend le plus fier de ce disque-là. J'ai osé faire écouter mes chansons avant qu'elles soient terminées. J'ai créé mon étiquette, je me suis occupé de la pochette, j'ai monté mon site web. Je me suis surpassé à chaque étape, donc la satisfaction est vraiment profonde, peu importe ce qui arrivera par la suite. »
La sixième plage, Les moments de dérive, exprime d'ailleurs cette idée de la découverte du plaisir dans l'abandon... et un peu du regret de ne pas en avoir pris conscience plus tôt.
« Se faire des scénarios, anticiper ce que les autres vont penser, ça crée de l'anxiété. C'est une chanson où je me dis que je suis niaiseux de craindre le pire, parce que ce moment où j'ai tant capoté a finalement été un des plus beaux de ma vie. Malheureusement, c'est souvent quand on regarde en arrière qu'on s'aperçoit que les périodes d'angoisse sont celles où on avait tout devant soi. »
Le même genre d'éveil traverse L'espoir est un lit froid : « Nos rêves sont tellement précis qu'on ne s'apprécie pas », y chante Charles-Antoine, exprimant cette torsion d'un esprit qui ne vit que dans l'attente du meilleur plutôt que dans le présent. « Ça pourrait être la première toune du disque, le moment où tu réalises ce qui arrive et que tu amorces le changement. »
« Pour moi, Bleu soleil est l'album de la transition, celle de mes dernières années : passer de groupe à solo, quitter l'Estrie pour les Laurentides... Les premières chansons, écrites au début de ce changement, sont plus mélancoliques ou tristes. Avec le temps, plein de choses se sont réglées dans ma vie, et les pièces récentes sont plus joyeuses. Ça suit cette courbe-là. »
Le coup de pied d'André
Charles-Antoine Gosselin a coréalisé l'album avec André Papanicolaou, qui a déjà mis sa griffe sur les projets de Vincent Vallières, Patrice Michaud, Daran et Pascale Picard, entre autres.
« Je l'ai rencontré par une amie commune, Geneviève Toupin, qui est membre des Charley Davidson avec André, Benoît Morier et Simon Blouin, entre autres. Elle m'a demandé de faire leur première partie. Je connaissais André seulement de nom. Après mon set, il est venu me voir : "Je capote! Si jamais t'as besoin d'un réalisateur..." Après, quand j'ai commencé à plancher sur le concret des chansons, je me suis mis à tourner en rond. Il me fallait quelqu'un pour échanger des idées, comme au temps de Harvest Breed. J'ai appelé André, qui a été le coup de pied pour me sortir de là. »
Cette collaboration explique en partie la couleur new folk (trompette et trombone sont généralement rares dans ce créneau) des chansons de l'Estrien... avec cette notable différence qu'elles sont en français. Pour les quatre albums de Harvest Breed, les textes, en anglais, étaient signés par Philippe Custeau.
« Le plus dur, dans le passage de l'anglais au français, ç'a été le chant. La voix n'est pas placée pareille, les accents toniques sont ailleurs. Il m'a fallu un peu de temps. Mais pour l'écriture, il n'y avait pas de transition, parce que c'était la première fois que je signais les textes. Je me suis quand même aperçu que je n'avais pas beaucoup de références en francophone », avoue celui qui suit surtout les traces de Neil Young et de Nick Drake. « Mais cela faisait partie de ma démarche artistique de garder ça en français. »
En ayant écrit la plupart de ses chansons en mode guitare voix, Charles-Antoine Gosselin sait qu'il peut les livrer facilement en solo, mais il se produit presque aussi souvent en quatuor, soit ses deux cuivres et son frère Marc-André (qui faisait aussi partie de Harvest Breed) à la guitare électrique et aux choeurs.
« Ça allait de soi qu'il m'accompagne. J'ai tellement de complicité avec lui, le mariage de nos voix est tellement hallucinant que la question ne s'est même pas posée. »
La la band
C'est probablement l'air le plus connu des Harvest Breed... sauf que la plupart des gens l'ignorent. Jusqu'à l'an dernier encore, Tourisme Cantons-de-l'Est s'est servi d'un redoutable refrain ver d'oreille signé par le groupe et constitué simplement de la la la pour sa publicité télé estivale.
Il s'agit en fait de la chanson You Know?, figurant sur le dernier disque de la formation, Everything Changes, paru en 2012
.
« C'est certain que les gens ne m'en parlent pas, parce qu'ils ne savent pas que c'est moi! rapporte Charles-Antoine. Mais je vais t'avouer que l'an dernier, la publicité est passée à la télé pendant que je faisais autre chose... et durant quelques secondes, je me suis demandé qui chantait ça. Je ne l'ai pas reconnue! » ajoute-t-il dans un éclat de rire.
MENTION
Thérèse Parisien, Le Québec maintenant, 98,5 FM, 12 avril 2017
Charles-Éric Blais-Poulin, La Presse +, 12 avril 2017
La relève du folk keb prend forme, et entre de bonnes mains. En font foi les premiers efforts des auteurs-compositeurs-interprètes Mat Vezio et Charles-Antoine Gosselin. Le premier propose Avant la mort des fleurs cueillies, soufflé par la réalisation d'Antoine Corriveau (son baptême derrière la console). Le second signe Bleu soleil, autour duquel orbite le « chef d'orchestre » Philippe Brault. Les similarités, au-delà du genre ? L'apport de musiciens expérimentés, les harmonies feutrées, le spleen amoureux et les jouissives trouvailles langagières. Les différences ? La facture musicale, plus léchée du côté de Gosselin, et le ton, plus ombrageux chez Vezio. Dans tous les cas, l'oreille se doit d'être prêtée… au risque de n'être jamais rendue.
Bleu Soleil
Charles-Antoine Gosselin
Indépendant
Sortie le 14 avril
En concert ce soir au Verre Bouteille
Charles-Antoine Gosselin, le nouveau chapitre
Élise Jetté, BRBR, 12 avril 2017
Il était reparti avec la médaille d'argent aux Francouvertes 2015, juste derrière Dylan Perron et Elixir de Gumbo. Deux ans plus tard, il dévoile le fruit du chemin parcouru depuis cette première expérience de création musicale en français. Rencontre avec Charles-Antoine Gosselin qui présente cette semaine son premier album solo, Bleu soleil.
Crédit photo de couverture : Le Petit Russe.
Deux ans depuis le dévoilement des premiers balbutiements de son projet… Ça a été long avant qu'on ait un album à se mettre sous la dent ! « C'est le temps que ça a pris, dit Charles-Antoine. Au moment des Francouvertes, j'avais cinq tounes pis ce sont les cinq tounes que je faisais durant le concours. Il fallait que j'étoffe le tout ! » C'est par la suite avec la somme gagnée en remportant le concours de Petite-Vallée qu'il a pu enregistrer l'album.
Connu d'abord au sein de la formation sherbrookoise Harvest Breed, il a évolué en développant l'habitude d'être bien entouré pour désormais faire cavalier seul. « Je fais tout de façon autonome. C'est indépendant. Je passe mes journées à répondre à des courriels et ça m'arrive de me sentir dépassé. Je prends donc le temps qu'il faut pour faire chaque chose », admet l'auteur-compositeur.
EMBRASSER L'ÉCRITURE FRANCO
Les textes empreints de nostalgie de Charles-Antoine nous amènent vite dans ses zones cachées, mais il assure qu'il ne possède pas de technique précise pour écrire ses chansons. « J'ai beaucoup moins de pudeur qu'avant quand j'écris et j'ai l'impression qu'en français t'as pas vraiment le choix de chercher un peu plus parce que les formulations peuvent devenir cliché plus vite. En anglais, tu peux toujours t'en sortir avec un yeah baby. »
Il a rapidement eu la piqûre des histoires à raconter parce qu'en français, on sait que les gens devant nous comprennent tout ce qu'on leur raconte. « Ça m'a même donné le goût de m'ouvrir davantage. Je voulais en dire plus à la fin de chaque toune », explique Charles-Antoine en riant.
UN VRAI DISQUE QU'ON PEUT TENIR
Co-réalisé par André Papanicolaou, Bleu soleil relate le passage d'une phase de vie à une autre, la transformation du quotidien. Concrètement, le soleil bleu, quant à lui, représente la lumière du matin, « celle qui teinte la chambre à coucher, très tôt, quand t'as pas dormi de la nuit. » Sincèrement attaché à l'objet que représente le disque, l'artiste se considère un peu old school. « Je saurais pas faire autrement, affirme-t-il. Ça doit être un assemblage officiel de douze chansons, sinon, pour moi, le projet devient obscure. J'écoute peu de musique, mais celle que j'écoute, c'est sur CD, dans mon auto. Et je vis une relation de couple avec chaque disque. J'y suis fidèle jusqu'à ce que je sois vraiment tanné. C'est un disque à la fois », plaisante-t-il.
En rupture avec la symbiose d'un groupe et en rupture avec la ville pour vivre à la campagne, Charles-Antoine Gosselin nous livre un premier album sincère où toutes ses petites ruptures nous accompagnent à travers les nôtres. « C'est aussi lumineux parce que les choses qui se sont terminées me permettent de sortir de ma coquille aujourd'hui. J'espère que ça pourra toucher les gens. »
Bleu soleil sera disponible partout le 14 avril
Je sors, je reste
Ariane Labrèche, Journal 24h, 12 avril 2017
Concert : Charles-Antoine Gosselin
Chanteur et compositeur au sein de la formation anglophone Harvest Breed, Charles-Antoine Gosselin lance son premier album solo en français, Bleu Soleil. Inspiré de la tradition folk des années 1970, le musicien offre une poésie intime et intense. À découvrir!
Ce soir dès 17h, au Verre Bouteille
Avril et les spectacles filent
Pascal DesLauriers, Projet Papineau, 12 avril 2017
C'est une autre semaine bien remplie au niveau du calendrier des spectacles à surveiller avec les lancement de Charles-Antoine Gosselin, The Golden Tribe,
Babins, CO/NTRY, zouz, Ghosly Kisses et The Steady Swaggers. En plus d'une bonne sélection de suggestions d'événements qui ne se déroulent non seulement en ville, mais un peu partout à travers la province. Un véritable témoignage de talents locaux et de la richesse de la diversité culturelle offerte ! Appuyez sur les noms de groupes et artistes pour réserver vos places ou simplement avoir plus de renseignement et bons spectacles !
Lancement | Charles-Antoine Gosselin
Mercredi 12 avril 2017 @ Verre Bouteille, Montréal – 17h
Charles-Antoine Gosselin présente Bleu soleil
Marie-Josée Boucher, Info-Culture, 12 avril 2017
Lancement ce soir au Verre Bouteille à Montréal (12 avril 2017)
Charles-Antoine Gosselin présente Bleu soleil, un premier album solo disponible le 14 avril 2017.
L'auteur-compositeur-interprète propose un folk contemplatif; un album de transitions, de contrastes, de prises de conscience, à l'image des changements de saisons, du passage de la nuit à la lumière… où tout devient Bleu soleil.
Chanteur et compositeur au sein de la formation anglophone Harvest Breed, le Sherbrookois fait maintenant cavalier seul et offre un premier effort rafraîchissant, comme une éclaircie lors les jours pluvieux.
Accompagné d'Andre Papanicolaou à la coréalisation, Charles-Antoine Gosselin avait envie d'un album plus spontané :
« Andre croit en la magie de la première prise et, bien que ça m'ait déstabilisé au début, je me suis prêté au jeu et je suis très content du résultat. J'ai fait la rencontre de José Major (batterie) et de Philippe Brault (basse) au Festival international de la chanson de Granby. J'ai beaucoup aimé leur sensibilité et leur sens de la musique. J'étais très heureux et même honoré qu'ils acceptent de jouer sur mon album. Philippe et José n'avaient pas entendu les chansons au préalable et c'est seulement au bout de deux ou trois prises que les chansons ont pris forme. C'est très souvent la deuxième ou la troisième prise que l'on entend sur l'album. »
Se sont ensuite joints au projet Jérôme Dupuis-Cloutier (trompette) et Renaud Gratton (trombone), deux collaborateurs de longue date. Afin d'ajouter aux harmonies vocales, Charles-Antoine a fait appel à son frère, Marco Gosselin, avec qui il collabore depuis le début de sa carrière.
Influencé par ses émotions, l'artiste à la plume raffinée et introspective aborde plusieurs thématiques. Il a bien voulu se prêter au jeu et nous emmener dans l'univers de chacune des chansons.
Récompensé à deux occasions par la SOCAN pour la qualité de ses textes, Charles-Antoine a vu primées ses pistes L'hiver arriverait en retard (festival en chanson de Petite-Vallée 2016) et Il m'en aura fallu du temps (Francouvertes 2015).
Bleu soleil sera lancé ce soir, 12 avril, au Verre Bouteille à Montréal. Charles-Antoine présentera quelques pièces de ce nouvel album en compagnie de ses musiciens pour ensuite emporter ses nouvelles compositions sur la route à l'occasion d'une tournée de spectacles qui se tiendra au cours des mois à venir.
Bleu soleil : Le folk réinventé de Charles-Antoine Gosselin
François Marchesseault, ICI Musique, 11 avril 2017
Avec sa poésie et son folk, Charles-Antoine Gosselin envoûte les mélomanes partout où il passe. Finaliste aux Francouvertes en 2015, il a aussi reçu trois prix lors du dernier Festival en chanson de Petite-Vallée. Fort de toutes ces reconnaissances, l'auteur-compositeur-interprète arrive avec Bleu soleil, son premier album.
Charles-Antoine est également chanteur au sein de la formation anglophone Harvest Breed. Pour ce premier disque en français à titre solo, il a su s'entourer d'une solide équipe : Andre Papanicolaou à la coréalisation, José Major à la batterie, Philippe Brault à la basse, Marco Gosselin aux harmonies vocales, ainsi que Jérôme Dupuis-Cloutier et Renaud Gratton aux cuivres.
La magnifique poésie de Charles-Antoine Gosselin marque l'auditeur dès la première écoute de Bleu soleil. Le Sherbrookois écrit des textes contemporains, intimes et bien ficelés. On le sent amoureux de sa langue, et jamais une rime facile ne se glisse dans ses paroles. De toute évidence, il choisit avec soin les mots qu'il utilise pour imager ses chansons.
« L'automne s'endort sur une page blanche / Les arbres nus me rendent la vue / J'observe la tempête / À travers les branches / Les journées raccourcissent, mais les heures s'allongent / La maison résiste, mon coeur est une éponge / Ne suffirait que quelques mots de ta part / Et l'hiver arriverait en retard » - Charles-Antoine Gosselin, L'hiver arriverait en retard
Réinventer le genre
Cette poésie est savamment enveloppée de textures musicales trop peu utilisées dans le folk. Les cuivres apportent une dimension unique aux chansons de Charles-Antoine et ajoutent une couche d'émotion et de tendresse à ses mots. Sur le plan instrumental, chacune des pièces contient sa part de trouvailles et d'ingéniosités.
Il n'y a pas de doute, Bleu soleil est l'une des très belles surprises de ce début d'année.
MENTION
Michel Plourde, Boréale 138, ICI Radio-Canada Première Côte-Nord, 11 avril 2017
Bleu soleil, un premier album pour Charles-Antoine Gosselin
Marie-Josée Boucher, Info-culture, 14 mars 2017
Chanteur et compositeur au sein de la formation anglophone Harvest Breed, le Sherbrookois fait maintenant cavalier seul et présentera son tout premier album solo en français, l'opus poétique, intime et intense Bleu soleil, le 14 avril prochain.
À quelques semaines de la sortie du disque, il en propose le premier extrait L'espoir est un lit froid, une pièce dont le texte mélancolique se glisse sous des airs cuivrés au rythme entraînant.
Bien qu'il s'inspire de la tradition folk anglophone des années 70, Charles-Antoine Gosselin ancre ce nouvel opus dans son époque en collaborant étroitement avec quelques-uns des musiciens les plus en demande au Québec. Coréalisé avec André Papanicolaou, Bleu soleil compte parmi ses rangs Philippe Brault à la basse, José Major à la batterie, Jérôme Dupuis-Cloutier et Renaud Gratton aux cuivres, ainsi que Marco Gosselin aux harmonies vocales.
La voix souple et agile de Charles-Antoine Gosselin enveloppe l'auditeur, le faisant voyager de l'intime à l'immense dans un monde de contrastes, à l'image des changements de saisons, du passage de la nuit à la lumière… où tout devient Bleu soleil.
Inclassable et envoûtant, Bleu soleil est l'aboutissement d'un début de carrière solo qui démarre sur les chapeaux de roues. Participant à l'édition 2016 du Festival en chanson de Petite-Vallée, Charles-Antoine Gosselin est récipiendaire du Prix UDA pour le charisme et la présence sur scène, du Prix de la chanson primée SOCAN, du Prix de l'enregistrement studio Sirius XM ainsi que du Prix pistage radio Nat Corbeil. Il a également obtenu la deuxième place aux Francouvertes en 2015 en plus d'effectuer un passage remarqué la même année au Festival international de la chanson de Granby.
L''album sera lancé à Montréal, le 12 avril prochain au Verre Bouteille.
SPECTACLES:
19 mars 2017
Valence, FR • Festival Aah! les Déferlantes!
08 avril 2017
Montréal • Maison Antoine-Beaudry
12 avril 2017
Montréal • Verre Bouteille
21 avril 2017
Québec • Théâtre Petit Champlain *
En première partie de Chloé Sainte-Marie
18 mai 2017
Montréal • Centre communautaire d'Anjou
19 mai 2017
Terrebonne • Le Moulinet
06 juillet 2017
Lac-Mégantic • Parc des Vétérans
09 septembre 2017
Montréal • Parc LaFontaine
Dans la bulle de Charles-Antoine Gosselin
Marie-Ève Lambert, Journal La Voix de L'Est, 27 janvier 2017
(Waterloo) Charles-Antoine Gosselin sortira de la « retraite fermée » que lui impose la création de son premier album solo le temps d'un spectacle à la Maison de la culture de Waterloo ce samedi 28 janvier. Il proposera un show en toute intimité, en formule solo, dépouillé de tout artifice, à l'image des chansons qu'il nous offrira sur l'opus à paraître au mois de mars.
« C'est la formule que j'affectionne le plus, avoue l'auteur-compositeur-interprète au bout du fil. Je crée ma bulle, et j'invite le public à y entrer. »
Pendant une dizaine d'années, le Sherbrookois d'origine a préparé le terrain pour sa carrière solo au sein du groupe Harvest Breed (anciennement Jake and the Leprechauns). Il précise d'ailleurs que les fans de la formation « vont trouver leur compte » dans ce qu'il propose en solo puisque ce qu'il crée aujourd'hui « est dans la continuité » de ce qu'il proposait avec son groupe. « Comme c'est moi qui composais la musique, on peut faire des rapprochements », reconnaît celui qui donne aujourd'hui dans la tradition du folk anglophone « teintée d'un petit côté pop ».
Son grand saut en solo, Charles-Antoine Gosselin l'a fait lorsque sa formation a décidé de prendre une pause. « Ça faisait longtemps que je voulais me lancer, ça date même d'avant la création de Jake and the Leprechauns. Mais le band me tenait tellement occupé que j'avais mis l'idée de côté », raconte-t-il.
Le musicien ne cache cependant pas être passé « à travers une crise existentielle » lors de la transition. « Je me suis questionné pour savoir ce que j'aimais de ce métier-là et ce qui me donnerait envie de continuer. »
Sur un coup de tête, il s'est inscrit aux Francouvertes. « C'est un défi que je me suis lancé. En étant accepté, je n'ai pas eu d'autres choix que de composer des chansons et de les enregistrer », dit-il.
Non seulement a-t-il terminé deuxième au concours en plus de remporter le prix de la chanson SOCAN pour Il en aura fallu du temps, mais il a trouvé la réponse à ses doutes et interrogations. « Quand j'ai vu la réaction des gens lorsque je leur ai présenté mes chansons, j'ai compris que j'étais à ma place. »
Cette même année, il a été des demi-finalistes au FICG, puis a remporté le festival de Petite-Vallée l'année suivante, en plus du prix de la chanson SOCAN pour L'hiver arriverait en retard.
Les deux titres primés, ainsi que les autres qu'il nous a présentés sur YouTube depuis deux ans, figureront d'ailleurs sur son album, laisse-t-il savoir.
Bleu soleil
Intitulé Bleu soleil, ce premier disque se voudra « à l'image de ce qui se passe dans ma vie depuis quelque temps », indique Charles-Antoine Gosselin. « Chaque chanson est un peu comme un court-métrage, mais le thème général qui ressort est la transition entre deux contrastes. Je suis passé d'un groupe à solo, je suis déménagé de la métropole à la campagne, dans les Laurentides... », cite-t-il en exemples.
Le titre évoque d'ailleurs la transition entre la nuit et le lever du jour. « Quand le soleil commence à peine à se lever, il teinte tout d'une couleur bleue », explique l'auteur-compositeur-interprète.
La création de cet album, co-réalisé avec Andre Papanicolaou, n'a pas été un long fleuve tranquille. « J'ai dû adapter ma façon de travailler, reconnaît le principal intéressé. Mais en même temps, je retire tellement de satisfaction à m'impliquer dans chaque étape du processus, j'en retire tellement de fierté que je ne trouve pas ça si dur que ça. »
Son principal défi, admet-il toutefois, s'est trouvé dans l'écriture des textes. « Je n'avais jamais vraiment fait ça avant, c'est Philippe (Custeau) qui s'en chargeait pour Harvest Breed. »
C'est ce qui explique l'adoption du français dans la transition. « Lui, il était plus à l'aise en anglais, pour moi, c'est plus naturel en français. »
Le passage de la langue de Shakespeare à celle de Molière implique toutefois un autre petit défi au niveau vocal. « C'est vraiment différent quand vient le temps de chanter, j'ai dû travailler pour trouver ma nouvelle voix », dit le chanteur et guitariste.
De ce qu'on a entendu jusqu'à présent, Charles-Antoine Gosselin n'a pas à rougir du résultat qu'il nous proposera sur disque en mars. Et à la Maison de la culture de Waterloo samedi.
Envie d'y aller ?
Quand : ce samedi 28 janvier 2017
Où : à la Maison de la culture de Waterloo
Billetterie : www.mcwaterloo.com
"Avec une voix cathédrale comme la sienne, Charles-Antoine Gosselin pourrait détourner n’importe quel refrain ennuyant de son triste sort. Mais il se trouve que l’auteur-compositeur écrit de somptueuses chansons, dans lesquelles résonne une connaissance intime des puissants pouvoirs du folk. "
Dominic Tardif La Presse
"Charles-Antoine Gosselin, c'est d'abord une voix, magnifique, qu'il aurait été dommage de ne plus entendre après la pause de Harvest Breed. C'est aussi un excellent compositeur, qui a donné, avec son groupe, parmi les meilleurs albums sherbrookois de la dernière décennie. Ce sera désormais aussi synonyme d'un musicien qui a réussi à traduire en français un type d'americana vraiment particulier, sans en travestir l'essence."
Steve Bergeron La Tribune
"Entre The Franklin Electric, Bon Iver, Harmonium, Nick Drake, The National et Daniel Bélanger ; une sorte d’hybride entre modernité et nostalgie qui prend place dans une musique sans artifice d’une grande délicatesse...
L’artiste offre une bouffée d’air rafraîchissante ; c’est beau, ondoyant, frémissant et irradiant de tous les côtés."
Jocelyn Legault Alternative Rock Press
"Il n'y a pas de doute, Bleu soleil est l'une des très belles surprises de ce début d'année."
François Marchesseault ICI Musique
"La relève du folk keb prend forme, et entre de bonnes mains"
Charles-Éric Blais-Poulin La Presse +
" Charles-Antoine Gosselin propose une musique folk atmosphérique lumineuse et extrêmement agréable à écouter. Les excellents textes de Gosselin sont magnifiquement enveloppés par la réalisation d'André Papanicolaou qui a su faire ressortir le meilleur de l'artiste, même si peu de prises ont été nécessaires pour la plupart des enregistrements. Bleu soleil s'avère donc être un très bel album qui arrive à point pour la saison printannière."
Richard Dion Musicomania
"En cette ère où nous devons trouver un qualificatif en tout, je dirai simplement ceci à propos du premier extrait L'espoir est un lit froid : c'est beau, beau, beau."
Alex Trudel Alternative Rock Press
"En rupture avec la symbiose d'un groupe et en rupture avec la ville pour vivre à la campagne, Charles-Antoine Gosselin nous livre un premier album sincère où toutes ses petites ruptures nous accompagnent à travers les nôtres."